Amnesty International dénonce les arrestations de journalistes et d’opposants en Mauritanie (infosplus Gabon)

Nouakchott, Mauritanie, 19 août (Infosplusgabon) –  Amnesty International a demandé aux autorités mauritaniennes de mettre immédiatement fin à la vague d’arrestations de journalistes, de personnalités de l’opposition et de militants anti-esclavagistes dans ce qui apparaît comme une répression contre la dissidence avant les élections.

 

Le président de l’Initiative pour la résurgence du mouvement abolitionniste (IRA) et ancien candidat à l’élection présidentielle, Biram Dah Abeid, a été arrêté à son domicile le 7 août, alors qu’Abdellahi el Housein Mesoud, membre de l’IRA, a été arrêté deux jours plus tard.

 

Les journalistes en ligne, Babacar Ndiaye et Mahmoudi ould Saibout, ont également été arrêtés le 8 août, après avoir repris un article critiquant un avocat français proche du gouvernement mauritanien, initialement publié sur une autre plate-forme, a déclaré Amnesty International dans un communiqué.

 

« Ces arrestations et ces détentions constituent un signal inquiétant d’intimidation, de harcèlement et de répression des voix dissidentes des autorités mauritaniennes avant les élections législatives, régionales et locales du mois de septembre », a estimé François Patuel, chercheur en Afrique de l’Ouest.

 

L’organisme de défense des droits de l’Homme a rappelé que Biram Dah Abeid et Abdellahi el Housein Mesoud ont été arrêtés à la suite d’une plainte déposée par un journaliste qui accusait Biram de le menacer.

 

L’arrestation a eu lieu le même jour que les nominations pour les prochaines élections législatives du pays, auxquelles Biram Dah Abeid est candidat. Amnesty International a déclaré qu’aucun mandat n’avait été délivré au moment de son arrestation et qu’on lui avait dit qu’il se fondait sur « un ordre émanant d’en haut ».

 

« Le calendrier de l’arrestation de Biram Dah Abeid, quelques jours avant les élections législatives auxquelles il est candidat, est très suspect et compte tenu du harcèlement judiciaire à son encontre et des membres de l’IRA-Mauritanie, il ne serait pas surprenant que ces accusations soient politiquement motivées », a estimé M. Patuel.

 

Les avocats d’Abeid et Mesoud ont été empêchés à plusieurs reprises de rencontrer leurs clients en détention. Le 13 août, Abeid a été inculpé pour « agression volontaire contre la vie et l’intégrité », « incitation à la violence » et « menaces de violence », Mesoud étant accusé de « complicité ». Leurs avocats se sont vu refuser l’accès au rapport de Police et aux preuves les incriminant mentionnées par l’accusation.

 

Le communiqué indique que les procédures engagées contre Biram Dah Abeid et Abdellahi el Housein Mesoud ont déjà été entachées d’irrégularités, notamment d’être détenus sans inculpation pendant plus de 48 heures et de ne pouvoir accéder à leurs avocats. Les avocats ne pouvaient pas non plus accéder à des parties des dossiers utilisés par le ministère public pour les maintenir en détention.

 

Ndiaye, le webmaster du portail d’information Cridem et Saibout, journaliste à Taqadoum, ont été arrêtés à la suite d’une plainte d’un avocat mauritanien basé en France à propos d’un article qu’ils avaient publié. Ils n’ont pas encore été accusés.

 

« Les autorités doivent libérer immédiatement et sans condition Babacar Ndiaye et Mahmoudi Ould Saibout. Tous les journalistes doivent pouvoir exprimer librement leurs opinions sans crainte de représailles, y compris dans le contexte des élections », a déclaré M. Patuel.

 

Amnesty International a déclaré que les militants et les ONG qui luttent contre l’esclavage en Mauritanie sont confrontés depuis longtemps à des restrictions dans leurs tentatives de parler et de travailler librement.

 

Il a noté que le sénateur de l’opposition, Mohamed ould Ghadda, était toujours en détention pour des accusations de corruption et que le procès continue d’être retardé.

 

Il a été arrêté sans mandat le 10 août 2017 par des hommes en civil qui se sont présentés chez lui en prétendant être des policiers. Gaddha a exprimé son souhait de se présenter aux élections de septembre, mais n’a pas été en mesure de faire valider sa candidature, son affaire étant en instance devant les tribunaux.

 

En juillet 2018, le Groupe de travail des Nations unies sur la détention arbitraire a jugé que la détention d’ould Ghadda était arbitraire et a demandé sa libération immédiate.

 

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