Les prisons de Nouakchott continuent à être le théâtre de tortures

Les prisonniers d’IRA portent plainte contre les hauts-gradés de la Garde Nationale

Dr SaadLe Docteur Saad Ould Louleid, porte parole de Biram Dah Abeid pendant la dernière campagne des élections présidentielles, et ses codétenus continuent à souffrir le martyr entre les murs des prisons de la capitale mauritanienne. Des mains et des pieds attachés par des chaînes de fer ou des cordages, des prisonniers traînés à même le sol dans les couloirs, des dangereux détenus de droits communs que les geôliers excitent et incitent à s’en prendre aux prisonniers d’opinion avec grands renforts d’insultes à caractères racistes, ce sont là quelques échantillons des raisons pour lesquelles les détenus d’IRA ont décidé de porter plainte contre leur tortionnaires. Le comble de l’ironie est que, la semaine dernière, le gouvernement mauritanien annonçait, en conseil des ministres, l’adoption de mesures radicales pour bannir la torture.

Défense des prisonniers de droit humains                                           Nouakchott, 17/02/2014

Dossiers 481-1588-1704/2014

A

Monsieur

Le procureur de la république auprès de

la cour de Nouakchott Ouest

Objet : plainte et grief

Les plaignants :

  1. Le Docteur Saad Louleid
  2. Hannene M’Beirick
  3. Sabar El Hassen
  4. Le juriste Brahim Jidou
  5. Boubacar Yatma
  6. Yacoub Moussa
  7. Yacoub Inalah
Les défendeurs :

  1. Le colonel de la garde Chamekh
  2. Le colonel de la garde Ould Emeine
  3. Le capitaine de la garde Ould Nemine
  4. Le lieutenant de la garde Mourade
  5. Le brigadier de la garde Saleck

Monsieur le procureur,

Nos clients prisonniers, détenus dans la prison civile de Nouakchott, depuis le 13/02/2015 jusqu’au moment de la rédaction de cette plainte, s’exposent à toutes sortes de torture, de mépris, d’humiliation et de violence physique et leurs vies sont mises en danger. Ils restent la plus part du temps menottés les mains derrière le dos et leurs jambes ligotées avec des cordes. Ils sont trainés dans le couloir de la prison, laissés en présence des criminels dangereux, ce au vu et au su des responsables de la prison, auxquels nous avons remis une première plainte en date du 13/02/2015 relative à l’incitation à la violence des prisonniers de droit public et les criminels récidivistes à leur encontre sous prétexte raciste et sectaire . La seconde plainte en date du 15/02/2015, porte sur un incident orchestré par les mêmes personnes qui devraient assurer leur sécurité et veiller à leur protection. Trois des détenus qui étaient malades ont perdu connaissance après leur agression de la part des éléments de la brigade de la prison, sous l’ordre direct du colonel de la garde Chamekh, le colonel de la garde Ould Emeine, le capitaine de la garde Ould Nemine, le lieutenant de la garde Mourade et le brigadier de la garde Saleck . Après avoir ligoté leurs mains derrière le dos par des chaines et le refus de convoquer un médecin, quatre d’entre eux ont été trainés dans les couloirs de la prison les exposant ainsi aux agressions des prisonniers criminels dangereux et récidivistes.

En raison de ce qui pourra résulter de ces violations physiques et psychologiques graves, immorales et inhumaines de la part de ces éléments de la garde à l’encontre de nos clients qui sont sous leur disposition et leur protection. Nous présentons cette plainte pour dévoiler ce que pourra engendrer ces actes et violations graves à la paix et à la tranquillité sociale à l’intérieur et l’extérieur de la prison.

Veillant à leur sécurité et la sécurité de leurs frères codétenus qui leur ont exprimés leur solidarité, nous présentons cette plainte une fois encore pour dénoncer les violations dangereuses exercées à leur encontre par les colonels, les capitaines, le lieutenant et le brigadier dans la prison.

Pour ces raisons et en se fondant sur les dispositions des articles, nos clients demandent ce qui suit :

  1. Ouverture immédiate d’une enquête avec les membres de la Garde de la prison cités ci-dessus. Ils réclament la poursuite de ces officiers de la garde qui ne cessent de les torturer, les humilier ainsi que les violations répétées de leurs droits en tant que prisonniers d’opinion.

  1. Réitèrent leurs doléances mentionnées dans la précédente requête que vous avez reçue en date du 02/02/2015 dans le but de séparer les prisonniers d’opinion des détenus condamnés à des peines de longue durée et les criminels dangereux.

Veuillez agréer l’expression de mes respects et ma considération.

La défense :

  1. Maitre Bah M’Bareck

  2. Maitre Abderrahmane Deihi

  3. Maitre Tayeb Mahmoud

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