Mauritanie : Matraques et gaz, un discours de fin de mandat
مبادرة إنبعـــاث الحــــركة الانعتـــــــاقية
INITIATIVE DE RESURGENCE DU MOUVEMENT ABOLITIONNISTE EN MAURITANIE
IRA
RÉCÉPISSÉ N° FA 010000102912202100001
Mauritanie : Matraques et gaz, un discours de fin de mandat
Nous avons suivi, non sans amertume et consternation, la répression raide du mouvement des étudiants de l’Institut Supérieur de la Comptabilité et de la Gestion des Établissements (ISCGE). Le 26 février 2024 après avoir pris d’assaut le campus quelques jours avant, la police dispersa, grâce à l’acharnement indicible de ses agents, un rassemblement à l’intérieur des bâtiments. L’action empêcha, les jeunes, d’organiser une marche pacifique vers le ministère de tutelle, afin de réclamer la satisfaction de quelques doléances, dont la généralisation de la bourse, l’activation de l’assistance sociale, la fourniture de livres à la bibliothèque universitaire, l’ouverture du master de l’ensemble des disciplines, la réforme de la pédagogie, la représentation des étudiants au sein du comité national des bourses et leur accès à la gratuité de l’assurance-maladie.
La réaction disproportionnée des unités de maintien de l’ordre redessine les corps meurtris des manifestants. Comme d’usage constant dans la république islamique du laxisme, les auteurs de tels actes de sadisme ne risquent aucune sanction, compte tenu de la vieille jurisprudence de blanchiment du crime en Mauritanie.
Face au déni de droit et à la violence appliquée à des civils désarmés, l’Ira exprime sa pleine condamnation d’une telle entorse aux principes régissant la protestation de rue. L’utilisation de bombes lacrymogènes et d’agressions verbales et physiques contre des administrés qui marchaient en paix, vise à intimider l’opinion et, surtout, dissuader l’éveil et la mobilisation des segments les plus entreprenants de la société, les étudiants en premier.
Sans trop y croire si nous devions nous en tenir aux précédents du genre, nous appelons les autorités judiciaires à assumer leurs responsabilités et ouvrir une enquête sur la récurrence, en Mauritanie, de l’exercice excessif de la contrainte, entre les mains du personnel de l’Etat. Les brutalités dépourvues de cause légitime et d’utilité sociale finissent, un jour ou l’autre, par ne plus inspirer, à la jeunesse, la peur ou seulement l’inconfort. Démystifiée du fait de sa banalisation, l’outrance de l’atteinte à l’intégrité de l’individu produit un effet d’adaptation qu’il faudra bien nommer courage de nécessité. Alors, à l’indignation résignée, succède, en contrepoids, le désir de renverser le rapport des forces et la rage de vaincre les auteurs et commanditaires de l’injustice ainsi endurée.
D’ici l’inéluctable moment de vérité où les tortionnaires, les fraudeurs et les délinquants en col blanc viendront comparaître devant le tribunal des torts oubliés, I’IRA réitère sa solidarité de lutte, avec les corporations, associations et initiatives de résistance citoyenne, pour immuniser, la Mauritanie, des travers de l’impunité.
Nouakchott, le 4 mars 2024
La commission de communication