Aziz-Birame : qui tient qui en otage ? (cridem-Les Mauritanies)
Dans le premier cas, ce sera le signe que l’interpellation et la détention de celui que d’aucuns ont surnommé le Spartacus des sables était arbitraire. Dans le deuxième cas, la défense de Birame aura toute l’attitude de démonter une accusation qui laisse sceptique bons nombres d’observateurs.
S’il libère son ennemi intime sans procès, le président Aziz valide une sorte de “fait du prince” qui compliquera ses derniers mois au pouvoir. Si en revanche, le Raïs permet au tribun de s’adresser aux juges, le locataire du Palais gris s’expose alors à un réquisitoire retentissant dont seul Birame a le secret. Que faire face à ce dilemme d’autant plus brûlant qu’il donne l’occasion à l’opposition et à la société civile de donner de la voix?
Pendant que le président hésite sur l’attitude à suivre sur le cas Birame et que, du monde entier, monte la pression pour la libération du prix ONU des droits de l’homme, la session parlementaire plonge dans l’incertitude. L’ouverture de cette plénière prévue le 2 octobre est suspendue à un décret présidentiel qui tarde à tomber.
Il se murmure que ce retard n’est pas étranger au dilemme Birame. Le signer revient à libérer upso de jure le catalyseur des mouvements anti-esclavagistes. Si le lien entre le retard de ce décret et l’affaire Birame est à mettre au conditionnel, il est en revanche juste de dire que le leader de l’Ira fait partie des sujets favoris des visiteurs du soir du Palais Gris.
Et sur le dossier Birame et sur l’affaire de la session parlementaire, le président marche sur la corde raide séparant la légalité de l’illégalité au risque de transformer une victoire électorale fleuve en une défaite politique, voire judiciaire, criante.
Au final entre Aziz et Biram, lequel tient vraiment l’autre en otage?
Par Ibrahima Dia Junior.
sources : http://www.cridem.org/C_Info.php?article=715904