Amnesty International réclame la libération de cinq anti-esclavagistes
Entre le 30 juin et le 1er juillet 2016, cinq militants anti-esclavagistes de l’Initiative pour la résurgence du mouvement abolitionniste (IRA) ont été arrêtés par les forces de sécurité mauritaniennes. En réaction à cette arrestation, Gaëtan Mootoo, chercheur sur l’Afrique de l’Ouest à Amnesty International a déclaré : « La Mauritanie doit immédiatement et sans condition libérer les militants anti-esclavagistes et arrêter de les soumettre constamment à des harcèlements et intimidations. Il est temps que les autorités respectent les droits du mouvement anti-esclavagiste qui ne fait qu’exercer son droit à la liberté de réunion pacifique et d’association.»
« En maintenant ces cinq militants en prison, la Mauritanie reprend de vieilles habitudes en matière de restriction de la liberté de manifestation pacifique et anéantit les efforts en matière de droits humains salués lors de la libération du Président de IRA Biram Ould Dah Ould Abeid et de Brahim Bilal Ramdane.», a-t-il ajouté.
Complément d’information
Les autorités mauritaniennes restreignent fréquemment la liberté d’expression des défenseurs des droits humains et des militants anti-esclavagistes. En novembre 2014 , Brahim Bilal Ramdane, Djiby Sow et Ould Dah Ould Abeid, président de l’organisation anti-esclavagiste Initiative pour la résurgence du mouvement abolitionniste en Mauritanie (IRA), avaient été condamnés à deux ans de prison par le tribunal de la ville de Rosso, au sud de la Mauritanie, pour appartenance et administration d’une organisation non reconnue, pour participation à un rassemblement non autorisé et pour infractions commises à l’encontre des forces de l’ordre. Biram Dah Abeid, avait déjà été arrêté en 2010 et en 2012. Le 17 mai dernier, Amnesty International avait déclaré que la libération de Biram Ould Dah Ould Abeid et Brahim Bilal, qui ont passé 20 mois en prison, est un énorme soulagement et une excellente nouvelle pour toutes les personnes qui avaient fait campagne en ce sens. L’organisation a aussi demandé que cette décision de justice incite les autorités mauritaniennes à mettre fin à la répression visant les défenseurs des droits humains et à libérer les autres prisonniers d’opinion détenus uniquement pour avoir exprimé leurs opinions de manière pacifique, à l’instar du blogueur Mohamed Mkhaïtir.
Déclaration transmise par le Service de presse d’Amnesty International pour l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique centrale