MAURITANIE : SOS des Mauritaniens noirs et Haratine à l’endroit du président Ould Abdel Aziz (Afrique Education)
Y a-t-il un pilote dans l’avion « Mauritanie » ? Les Noirs de Mauritanie n’ont pas cette impression. C’est pourquoi l’association des Haratine de Mauritanie en Europe (A.H.M.E) rappelle à la communauté internationale et africaine son devoir de les protéger parce que, selon elle, le président mauritanien cherche un facteur qui va déclencher une « guerre civile » et que certains éléments extrémistes maures sont armés par le pouvoir pour s’attaquer aux ethnies noires qui sont : Soninké, Wolof, Bambara, Haalpoular et Haratine, estimés à plus de 80% de la population globale.
Le pouvoir mauritanien recrute, dans la sous-région, des citoyens sahraouis et les touaregs du Mali à qui la nationalité mauritanienne est proposée, à moindre frais, alors qu’au même moment, il exclut de celle-ci une grosse partie des communautés noires, réellement, mauritaniennes (Soninké, Wolof, Bambara, Haalpoular, Haratine).
Les dernières arrestations arbitraires en disent long sur cette stratégie, et tous les alibis sont bons pour déclencher des tensions inter-communautaires. Les abolitionnistes sont, à nouveau, séquestrés dans des conditions exécrables.
Ils sont, tous, à l’isolement total, inaccessibles à leurs familles et à leurs avocats. Le procureur de la République étant en Arabie saoudite pour accomplir son rituel religieux, à la Mecque, son adjoint déclare ne pas être au courant de cette série d’arrestations arbitraires, et surtout, n’est pas prêt à mener une enquête sérieuse sur la situation pour agir en conséquence, ni vérifier l’exactitude de l’information comme s’il était normal qu’on mette des citoyens en détention sans en informer le procureur sur qui reposent toutes les procédures judiciaires. Pourtant, c’est sur ordre du procureur qu’on a délivré les mandats d’arrêt. C’est extrêmement grave et dangereux dans un pays où chacun fait sa loi à sa guise. La Mauritanie n’aurait-elle que des irresponsables à la tête de ses institutions ?
L’interrogatoire de tout détenu ne devrait se faire sans la présence d’un avocat, dès les premières heures de l’arrestation ; la personne doit bénéficier de l’assistance d’un membre de sa famille au choix et de son avocat, selon la loi mauritanienne. Les tortures et les séquestrations lors des interrogatoires, sont prohibées par la loi, depuis 2015.
L’Assemblée nationale a adopté les projets de loi contre la torture, le 13/08/2015, et la mise en place d’un mécanisme national de prévention (MNP) contre cette pratique. Il s’agit du projet de loi N° 049-15 qui abroge et remplace la loi N° 13/011 en date du 23 janvier 2013 portant répression des crimes d’esclavage et de torture en tant que crimes contre l’humanité et du projet 050/15 instituant un mécanisme national de prévention de la torture (MNP).
Le gouvernement était représenté à cette séance par Brahim Ould Daddah, ministre de la Justice, qui a souligné l’importance que représente ce projet de loi pour la Mauritanie.
http://fr.ami.mr/Depeche-32602.html
Depuis les arrestations des militants abolitionnistes membres d’IRA-Mauritanie, ni les avocats, ni leurs familles ne savent les lieux de leur détention arbitraire et séquestration. Il paraît qu’ils sont détenus à l’école de police, mais, on les déplacerait, tous les jours, d’un lieu à un autre. Certaines informations qui filtrent laissent entendre que les détenus sont divisés en deux groupes : les Haratine issus de la communauté victime, directement, de l’esclavage des Maures dans les locaux de la direction de la Sûreté de l’Etat, et ceux qu’ils appellent, péjorativement, « Négro-Mauritaniens », de l’autre, à l’école de la police. Ils subissent des tortures physiques, psychologiques et morales tandis qu’on apprend aux élèves officiers en formation comment ils doivent s’y prendre pour torturer les opposants encombrants du régime.
La stratégie consiste, en premier lieu, à monter les Négro-Mauritaniens (Haalpoular, Soninké, Wolof et Bambara) contre les Haratine, qui sont les victimes de l’esclavage des Maures. Objectif : diviser la cohésion de l’ONG IRA-MAURITANIE, qui rassemble toutes les composantes du pays. En fait, le pouvoir cherche à rallumer la flamme des tensions intercommunautaires (ethniques) entre les composantes noires du pays. Le président mauritanien cherche à vouloir asseoir un pouvoir, exclusivement, maure, dans la durée.
La communauté africaine et internationale, doit faire pression sur les autorités mauritaniennes. Sur le plan interne, des manifestations quotidiennes devant la direction de la sûreté et l’école de la police, sont organisées pour exiger la libération immédiate des otages du pouvoir.
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