Lettre de Biram Dah Abeid, prison civile de Nouakchott. De la cécité du maître à la prescience de l’esclave. Récit d’une manipulation de dilettante
Lettre de Biram Dah Abeid, prison civile de Nouakchott.
De la cécité du maître à la prescience de l’esclave.
Récit d’une manipulation de dilettante
Abstract : Entre les militaires de mon pays et moi subsiste un mécompte séculaire, que nous peinons, ensemble, à apurer ; de notre laborieuse insolvabilité à deux, découlent des épanchements de bile et des déglutitions de rancœurs, d’une régularité plus ou moins mesurable. Leur vaine rébellion contre le temps me conforte et procure de la pitié : gardiens d’une citadelle promise à la ruine, ils s’obstinent, cependant, à la croire inexpugnable. Or, parmi eux, à découvert, sans jamais agir à leur insu, je m’assume fossoyeur de cette bâtisse hideuse que maintient debout et désaltère le sang de mes ancêtres. Chaque jour, j’arrache une brique de l’édifice et défait ainsi un pan de mur ; mieux, désormais, je ne suis solitaire à l’ouvrage.
Au début
L’Initiative de résurgence du mouvement abolitionniste (Ira –Mauritanie), organisation de défense des droits humains et de lutte contre la persistance de l’esclavage et du racisme, est interdite depuis sa naissance en 2008. Son président-que je suis-et plusieurs autres cadres dirigeants, dont Coumba Dada Kane, Balla Touré, Ousmane Lo entre autres, ont été démis de leurs fonctions en lien avec l’Etat et persécutés dans les activités privées qui leur assurent le pain. Dès sa naissance en 2013, la branche politique du mouvement d’émancipation des noirs et de jonction avec les justes parmi les concitoyens arabo-berbères est frappée d’illégalité, par simple communiqué du ministère de l’intérieur.
En 2014, je me porte candidat à la magistrature, avec le handicap de l’impréparation et quelque défaut de moyens. Malgré la fraude en amont, le bourrage des urnes sans vergogne et le tripatouillage massif des résultats, je m’impose second, face au candidat des tribus, de l’oligarchie militaire, de l’obscurantisme religieux, des milieux affairistes, de l’ethnicité et de l’histoire en déclin, Mohamed Ould Abdel Aziz.
Sa campagne, dotée de plus de 5 milliards d’ouguiya, lui assurait l’instrument de la victoire, en sus des militaires, du personnel et de la machine administrative de l’Etat. Dépourvu des avantages comparatifs, je bénéficiais, cependant, de l’espoir et de l’enthousiasme parmi la jeunesse d’ascendance subsaharienne, que le trop plein de misère et de frustration déterminait au changement. Une fraction éclairée au sein de l’élite maure m’apportait un appui davantage qualitatif et bien moins de suffrages. A mes réunions, se pressaient, se bousculaient surtout, beaucoup de hratin, poullarophones, soninké, wolofs et bambaras.
A ce moment, Mohamed Abdel Aziz, mon concurrent pourtant largement favori, panique et incline aux procédés comminatoires, en violation des règles de la bienséance et des usages de la chevalerie ; il me fait parvenir un message de menace, par l’intermédiaire d’une tierce personne dont je ne dévoile l’identité pour l’instant : « tu vas rectifier tout de suite ton discours séditieux dont tu as usé pendant la campagne, sinon nous allons prendre nos dispositions et sévir à l’avenir. » L’ultimatum ne comportait de terme précis dans le temps.
Sans hésiter, je réponds, avec la fougue et la véhémence que suscite le sentiment de l’honneur bafoué, « je persiste et signe dans mes propos ! Qui es-tu pour dicter la ligne de mon discours ?»
A son investiture, après une victoire dont je contestais le score, l’inélégance et les expédients douteux, Mohamed Ould Abdel Aziz laissait entendre la résolution à éradiquer l’Ira – Mauritanie. Cinq jours avant mon arrestation à Rosso, en novembre 2014, une personnalité proche du susdit me remet en garde : « tu es visé, tu risques un long séjour en prison » ; selon mon interlocuteur, « si tu restes libre jusqu’en 2019, tu risques de multiplier ton aura et ta capacité de mobilisation ; fais attention ». La suite n’infirmait ses avertissements.
Tomber, se relever
Hélas pas seul je dus subir 18 mois de prison, sans motif plaidable dans une démocratie et recouvrais la liberté pour des raisons tout autant inexpliquées.
Libéré en 2016, je récoltais un bain de foule, d’une taille inaccoutumée ; la presse acquise à l’ordre établi s’inquiéta du nombre, de la compacité et de la joie en partage. Aussi, sans tarder, juste un mois après pareille apothéose, une série d’arrestations de ses cadres, décapitait l’association non-reconnue ; s’ensuivaient la torture durant la détention préventive et de lourdes peines de réclusion, avant leur allègement grâce aux pressions diplomatiques et à l’intérieur du pays. Néanmoins, la main lourde des services de sécurité favorise, parfois orchestre, des départs tonitruants de transfuges et des défections malveillantes, toutes fragilités mise en scène pour occasionner, dans nos rangs, le maximum d’acrimonie, de doute, bref nous démobiliser.
En janvier 2017 je me résolus à rompre un long séjour à l’étranger et regagnais le sol de la Mauritanie sous haute surveillance ; les rassemblements du mouvement essuient de violentes attaques par les forces de sécurité, la tension avec le pouvoir évolue en dent de scie. Ira se bat et s’illustre avec les forces de la coalition G8, contre le référendum puis seule face à la cherté de la vie.
L’aile politique d’Ira – en l’occurrence le Rag – cherche le partenariat avec un parti autorisé, pour pouvoir participer aux élections municipales, législatives et régionales ; certains, approchés, par nos soins prudents, ont tergiversé, louvoyé, pesé de la poussière de détail, avant de se résoudre, quasiment, à un identique agenouillement : ils disaient redouter la réaction de Mohamed Ould Abdel Aziz, le principal détracteur de la dynamique de libération des noirs en Mauritanie et de leur jonction avec les justes parmi les maures.
Alors, que l’espoir d’une collaboration fructueuse s’éloignait, le parti Sawab franchit le rubicon et rejoint l’alliance de la coalition qui soutient ma candidature au scrutin présidentiel de 2019. Dès l’annonce de la date de signature de cet accord au 31 mai 2018, le ministre de l’intérieur interdit l’évènement ; par la suite, après conciliabules avec la direction de Sawab, les autorités lèvent la mesure mais agitent des menaces, notamment sur les lèvres du porte parole du gouvernement, d’ailleurs expert en propos de faible discernement et d’une teneur toujours à l’avenant.
Le piège
Le 31 mai 2018 à la maison des jeunes de Nouakchott, l’enceinte débordait d’un public de circonstance où se retrouvaient quelques observateurs, curieux d’assister à une telle alliance, entre descendants d’esclaves, noirs victimes de l’exclusion et de l’impunité et des nationalistes arabes d’inspiration baassiste.
A la fin de la cérémonie les journalistes se ruent vers moi ; je ne les reconnais tous. L’un d’eux, en particulier, me marque, de près ; avec l’insistance habituelle des gens du métier et leur désir légitime de s’exonérer des mauvaises pratiques qui en ébrèchent la réputation, il se prétend « indépendant » et précise travailler pour plusieurs chaines de télévisions arabes ; elles lui auraient commandé une émission avec moi, au sujet de l’accord politique que nous venions de conclure.
Evidemment, je fais signe au Comité de la paix (sécurité d’IRA) de lui ouvrir le chemin, lui fixe un rendez-vous ; depuis, les témoins nombreux en attestent, il n’a presque plus quitté mon domicile ; son attitude ayant dérogé à la moins rigoureuse des déontologies, je me vis dans l’obligation de lui rappeler qu’il n’a pas le droit d’enregistrer les conversations et les échanges, en dehors de l’interview convenue. Il obtempère et explique avoir seulement besoin des images de la famille, des amis et promet de ne pas user des voix de fond, ni du son des conversations courantes. Plusieurs proches et amis de Ira assistaient à l’expression de ses assurances. Après deux semaines du séjour de l’individu chez moi, je quitte Nouakchott en direction des Etats unis d’Amérique.
Le déclenchement
Alors, en mon absence, Deddah Abdallah poste, sur Youtube, un montage vidéo exactement à charge, de la même veine que ceux produits, envers Ira, par les services des renseignements mauritaniens ; les ficelles de la fabrication, les séquences de montage, les arguments de diabolisation, les omissions, les recollages tendancieux recyclent les classiques de la communication anti-insurrectionnelle, en particulier les contre-mesures psychologiques, aux fins d’accentuer la rupture, dans l’opinion, entre la cible et ses partisans. Bref, il fallait me présenter sous un jour de répulsion, afin d’accorder, au discrédit recherché, les garanties de vraisemblance et de durée. Mohamed Ould Abdel Aziz, en principe constitutionnel, ne pourrait briguer un 3ème mandat en 2019. Ses zélateurs et lui cherchaient à me briser, d’abord. Ce que la télévision publique n’avait pu réussir à l’occasion de ses vidéos de propagande lors de mon arrestation à Rosso, Deddah Abdallah, dûment commis à cet office, s’en acquitta avec plus de fortune.
La voix du journaleux m’accablait de maintes épithètes, point d’une exquise flatterie. J’y apparaissais, sous les traits détestables de l’intrigant prétentieux, orgueilleux, corrompu, vendeur de sa cause aux ennemis de la Mauritanie et de l’Islam, haineux, revanchard, singulièrement jouisseur de luxe et de facilité. Bref, j’alliais ainsi les qualités irréconciliables, du révolutionnaire illuminé et du satrape cynique. Bien entendu, le reportage accorde la parole à mes contempteurs habituels, parmi les compagnons de lutte en rupture de ban mais, aussi, les politiciens de l’extrême droite arabo-berbère. A aucun moment, mon entrevue de plus d’une heure avec Deddah Abdellah, ne sera exploitée dans le document posté sur Youtube et Facebook.
La polémique déferla sur les réseaux sociaux et en dépit de mes instances réitérées, l’auteur refusait encore de retirer la vidéo diffamatoire, que jalonnaient des propos tenus, hors cadre, dans ma maison. L’auteur, l’on s’en souvient, s’était engagé à respecter cette part de débat privé avec les militants.
Sous la machination, le rouage
Oui, très en colère et dépourvu de recours, je demandais, aux militants, de répondre aux insultes celui qui a dérogé à son rôle de journaliste pour s’ériger en insulteur publique malgré notre hospitalité et nos cœurs ouverts. Ultime provocation après la diffusion de son travail de sape, il vint au logis, en mon absence, dans l’espoir de se faire lyncher par les jeunes mais il ne récolta que l’indifférence. Dès lors, il décida de se répandre en calomnies, partout ; au prétexte de défendre la liberté de la presse soi-disant compromise par nous, les chaînes locales de radio et de télévision lui offraient une tribune à titre gracieux et consentaient la connivence d’une corporation indignée.
La plupart ignorent la mesquinerie du calcul en dessous de tant d’acharnement et de laborieuse menterie : le système d’hégémonie ethno-tribal en délitement, ne saurait souffrir l’entrée, au Parlement, de Biram Dah Abeid et de ses compagnons, tels Adama Sy veuve du sergent Oumar Gadio tué dans le cadre de l’épuration raciale de 1991 et dont l’Assemblée nationale, deux années plus tard, amnistiait les meurtriers ; oui, comment accepter l’élection de Haby Rabah, esclave libérée par Biram Dah Abeid et Aminetou Mint Moctar en 2008 ; comment tolérer qu’elle affrontât les tenants du déni et de l’occultation !!!!
Le deux poids, deux mesures
A propos des griefs d’incitation à la violence et au meurtre, certains segments de la société mais également des soutiens et proches du pouvoir, s’y livrent impunément: Pendant l’incinération des livres esclavagistes que je menais en avril 2012, Mohamed Ould Abdel Aziz et son entourage m’ont souhaité la peine capitale ; ils parrainaient et encourageaient des manifestations de rue, avec des banderoles et pancartes exigeant ma mise à mort. Les Ouléma, hauts fonctionnaires et ministres prônaient mon élimination physique, au nom de la Charia. L’actuel ministre des affaires islamique le formulait dans un message audible sur Youtube ; à l’époque, il occupait le poste de chargé de mission auprès du département éponyme. De nos jours comme avant, beaucoup de pages facebook des colonnes de sites électroniques, les demandes quelquefois détaillées de me tuer ou d’exécuter les militants des droits humains relèvent de la banalité en République islamique de Mauritanie. Les plaintes de plusieurs victimes demeurent sans suite.
A titre d’exemple, tous se souviennent d’un plateau de télévision fameux où le salafiste et extrémiste violent Yehdhih Dahi annonçait le vœu de supprimer Biram Dah Abeid et Aminetou Mint Moctar, leader de l’Association des femmes chefs de famille (Afcf). Un entrepreneur, proche du pouvoir et des milieux de l’extrémisme religieux, mettait en gage de 10 000 euros, la tête de Mohamed Cheikh Mkhaitir, le blogueur toujours détenu, malgré le dépassement de sa peine de deux ans d’emprisonnement. Et la Mauritanie, membre du G5 Sahel, arbore son entrain à combattre le terrorisme…..
Un poète proche du pouvoir Douh Ould Begnougue déclamait, en public, son intention de tuer les ambassadeurs occidentaux et exposer leurs corps aux fourmis s’ils poursuivaient leur solidarité avec Mohamed Cheikh Mkhaitir accusé de blasphème.
Selon Sidi Ould Dahi un ex sénateur, interrogé lors d’une émission politique de la chaîne Alwataniya, l’ex dictateur Maawiya avait bien agi, en exécutant une tentative de génocide qui se soldait, sur trois ans, par la déportation, l’expropriation et l’assassinat collectif de centaines de noirs mauritaniens.
La justice, jusque-là, ne s’est inquiétée de tels dérapages en dépit de vives protestations de la part de courants influents de la société civile.
Et maintenant, que faire ?
En comparaison, Deddah Abdellah joue ouvertement le rôle d’un agent provocateur, guère d’un journaliste consciencieux. Le propos, en vertu duquel le magistrat m’incrimine, date de la dernière semaine du mois de juin ; donc pourquoi l’arrestation n’intervient que le 7 août, veille de la validation des candidatures ?
Oui, l’on me prépare un procès politique, dans la droite ligne des enseignements du passé, lorsqu’une tyrannie décatie refuse les outrages du temps et se croit de jeunesse perpétuelle. J’aborde la vieille ingrate avec l’aplomb et l’insolence de ma certitude en la toute puissance de l’opprimé, quand sonne l’heure de sa libération.
Biram Dah Abeid
Prison centrale, de Nouakchott, le 15/08/2018
Letter of Biram Dah Abeid, Nouakchott civil prison. Blindness from the master to the foreknowledge of the slave. Account of a handling dilettante
Account of a handling dilettante
Abstract: Among the soldiers of my country and I remain a secular disappointment, as we struggle together to clear; our laborious insolvency two, resulting outpourings of bile and rancor swallows, more or less measurable regularity. Their futile rebellion against time strengthens me and gives pity: guardians of a citadel promised to ruin, they persist, however, to believe impregnable. But among them, uncovered, without ever acting unconsciously, I assume gravedigger of that hideous building that remains standing and refreshes the blood of my ancestors. Every day I pull one brick of the building and thus defeated a wall; better now, I’m not lonely at work.
In the beginning
The Initiative of Resurgence of the Abolitionist Movement (IRA -Mauritania) organization defending human rights and fighting against the persistence of slavery and racism, has been banned since its birth in 2008. Its president and I am several other executives, including Dada Coumba Kane Balla Touré Ousmane Lo and others have been relieved of their duties in connection with the State and persecuted in private activities that give them bread. From its birth in 2013, the political wing of the movement for emancipation of blacks and junction with the righteous among the Arab-Berber citizens is illegal hit by simple release of the Ministry of Interior.
In 2014, I carry myself candidate for judicial office, with the handicap of unpreparedness and a lack of means. Despite fraud upstream shamelessly stuffing ballot boxes and massive tampering of results, I impose my second, facing the candidate of the tribes, the military oligarchy, religious obscurantism, racketeers circles of ethnicity and history in decline, Mohamed Ould Abdel Aziz.
His campaign, with over 5 billion UM, assured him the instrument of victory, in addition to the military personnel and the administrative machinery of the state. Devoid of comparative advantage, I benefited, however, hope and enthusiasm among youth sub-Saharan ancestry, that the overflow of misery and frustration determined to change. An enlightened fraction within the Moorish elite brought me a more quality support and much fewer votes. In my meetings, crowded, especially if jostled, many hratin, poullarophones, Soninke, Wolof and Bambara.
At that time, Mohamed Abdel Aziz, my favorite yet widely competitor, panic and tilts the menacing process, in violation of rules of decorum and usages of chivalry; he sent me a threatening message through a third party which I reveal the identity for now: « you’ll immediately rectify your seditious speeches which you have worn during the campaign, otherwise we will take our provisions and crack in the future. « The ultimatum did not include specific term in time.
Without hesitation, I say, with the ardor and vehemence that creates the feeling of honor scoffed, « I persist and sign in my comments! Who are you to dictate the line of my speech? «
At his inauguration, after a victory which I contested the score, the inelegant and questionable expedients, Mohamed Ould Abdel Aziz suggested resolution to eradicate Ira – Mauritania. Five days before my arrest in Rosso in November 2014, a figure close to the aforementioned calls warning me: « you are covered, you risk a long stay in prison »; according to my interlocutor, « if you remain open until 2019, you might multiply your will and your capacity for mobilization; be careful « . The suite overturned his warnings.
Falling to rise
Alas, not only I had to undergo 18 months imprisonment without arguable grounds in a democracy and freedom recouvrais for reasons as much unexplained.
Released in 2016, I collected a walkabout, of unusual size; Press acquired the established order was worried the number, the compactness and joy in sharing. Also, without delay, just one month after such a climax, a series of arrests of its leaders, beheaded non-recognized association; ensued torture during detention and lengthy prison terms, before easing through diplomatic pressure and inside the country. However, the heavy hand of the security services favors, sometimes orchestra thunderous departures defectors and malicious defections, all weaknesses staged to cause, in our ranks, as much acrimony, doubt, in short we demobilize.
In January 2017 I resolved to break a long stay abroad and regagnais Mauritanian soil under surveillance; gatherings of the movement wipe violent attacks by security forces, tension with power changing sawtooth. Ira fights and is illustrated with the forces of the G8 coalition against the referendum can only deal with the high cost of living.
The political wing of Ira – in this case the Rag – seeks partnership with an authorized party, to participate in municipal elections, parliamentary and local; some approached by our careful care, have procrastinated, tacked, weighed in retail dust, before deciding, almost at the same kneeling: they said fear the reaction of Mohamed Ould Abdel Aziz, the main detractor dynamics liberation black Mauritanian and their junction with the righteous among the Moors.
So that hope of a fruitful collaboration receded, the Sawab party crossed the Rubicon and joined the alliance of the coalition supporting my candidacy in the presidential election of 2019. Since the announcement of the date of signature of this agreement to May 31, 2018, the Minister of the interior banned the event; later, after secret meetings with management Sawab, the authorities raise the measure but agitate threats, especially on the lips of the government spokesman, also expert about low discernment and always content to rider.
The trap
On 31 May 2018 the youth of Nouakchott, the chamber was full of a public occasion when some observers found themselves was curious to witness such an alliance between the descendants of slaves, black victims of exclusion and impunity and Baathist Arab nationalists inspiration.
At the end of the ceremony the journalists rushed towards me; I recognize them all. One of them, in particular, mark me closely; with the usual insistence of tradespeople and their legitimate desire to exonerate bad practices that are chipping in reputation, he claims to be « independent » and precise work for several Arab television channels; they would have commanded an issue with me about the political agreement that we came to conclude.
Obviously, I wave to the Peace Committee (security IRA) to open his path, he fixed an appointment; since many witnesses attest, he has hardly left my house; his attitude has waived the less rigorous deontology, I found myself obliged to remind him that he has no right to record conversations and exchanges outside the agreed interview. He complies and explains that he only need images of family, friends and promises not to use background voice or the sound of everyday conversations. Several relatives and friends attended Ira expressing his assurances. After two weeks of the individual’s stay home, I leave Nouakchott toward the United States of America.
The triggering
So, in my absence, Abdullah Deddah post on Youtube, a video montage exactly dependents, in the same vein as those products to Ira, by the services of Mauritanian information; the manufacturing of strings, mounting blocks, demonization of the arguments, omissions, tendentious recollages recycle classic counterinsurgency communication, especially psychological measures against-the purpose of accentuating the rupture in opinion between the target and its supporters. In short, we had to introduce myself as a repulsion day, to grant the desired disrepute, guarantees likelihood and duration. Mohamed Ould Abdel Aziz, a constitutional principle, could run for a 3 rdmandate in 2019. His zealots and sought him to break me, first. What the public television had not been able to celebrate its propaganda videos during my arrest Rosso Deddah Abdullah duly committed to this office, acquitted himself with more fortune.
The voice of journos overwhelmed me with many epithets point of exquisite flattery. I apparaissais under the detestable traits of intriguing pretentious, arrogant, corrupt, seller of his cause to the enemies of Islam and Mauritania, hateful, vengeful, singularly hedonistic luxury and ease. In short, I alliais and irreconcilable qualities of enlightened revolutionary and cynical satrap. Of course, the report gives the floor to my usual detractors among the comrades at odds but also politicians of the extreme Arab-Berber right. At no time of my interview more than an hour with Deddah Abdellah, will be exploited in the document posted on Youtube and Facebook.
The controversy broke over social networks and in spite of my repeated requests, the author still refused to remove the defamatory video that marked out the required way, senior executive in my house. The author, it will be remembered, had committed to this share of private debate with activists.
Under the plot, the gear
Yes, very angry and without recourse, I wondered, to activists, to answer insults one who has departed to his role as a journalist to erect public slanderer despite our hospitality and our open hearts. Ultimate challenge after the distribution of its undermining, he came to the house in my absence, in the hope of being lynched by young but he collected only indifference. Therefore, he decided to spread in slander, everywhere; the pretext of defending the freedom of the press supposedly compromised by us, the local radio and television offered him a complimentary grandstand consented connivance indignantly corporation.
Most ignore the pettiness of the calculation below so hard and laborious fib: the ethno-tribal hegemony disintegrating system, can not suffer the entrance to Parliament of Biram Dah Abeid and his companions, such Adama Sy Oumar Gadio widow of Sergeant killed in the context of racial cleansing of 1991 and which the national Assembly two years later amnestied murderers; so, how to accept the election Haby Rabah, a slave freed by Biram Dah Abeid and Aminetou Mint Moctar in 2008; how to tolerate it affrontât proponents of denial and concealment !!!!
The two weights, two measures
About incentive grievances to violence and murder, some segments of society but also supports and close to the government, give themselves with impunity: During the incineration of slavery books I led in April 2012, Mohamed Ould Abdel Aziz and his entourage wished me the death penalty; they sponsoring and encouraged street protests, with banners and placards demanding my killing. The Ulema, senior officials and ministers preached my physical elimination, in the name of Sharia. The current Minister of Islamic Affairs formulated it into an audible message on Youtube; at the time, he served as special advisor to the eponymous department. Today as before, many facebook pages columns electronic sites, Applications sometimes detailed to kill me or run human rights activists within the banality in the Islamic Republic of Mauritania. The complaints from several victims remain unanswered.
For example, all remember a famous television studio where the Salafist extremist and violent Yehdhih Dahi announced the wish to remove Biram Dah Abeid and Aminetou Mint Moctar, leader of the Association of women heads of household (AFCF) . An entrepreneur, close to the government and religious extremism, the media, pawned 10 000, the head of Mohamed Cheikh Mkhaitir the blogger still detained, despite the passing of sentence of two years imprisonment. And Mauritania, a member of G5 Sahel wears her spirit to fight terrorism … ..
A poet close to the government Douh Ould Begnougue declaimed in public, his intention to kill Western ambassadors and expose their bodies to ants if they continued their solidarity with Sheikh Mohamed Mkhaitir accused of blasphemy.
According Sidi Ould Dahi a former Senator, questioned during a political program on Alwataniya chain, the former dictator Maawiya had acted properly by executing attempted genocide that soldait over three years, by the deportation, expropriation and the mass murder of hundreds of black Mauritanians.
Justice, hitherto not expressed concern about such blunders despite strong protests from influential currents of civil society.
And now what?
In comparison, Deddah Abdellah openly acts as an agent provocateur, not a conscientious journalist. The purpose, according to which the magistrate blames me for the last week of June; So why arrest occurs only on 7 August, before the registration of candidates?
Yes, prepare me a political trial, in line with the lessons of the past, when a decrepit tyranny refuses the ravages of time and thinks of perpetual youth. I approach the old ungrateful with aplomb and insolence of my belief in the omnipotence of the oppressed, when comes the time of his release.
Biram Dah Abeid
central prison of Nouakchott on 15/08/2018