Biram menotté et évacué au centre de cardiologie

Victime d’un malaise dimanche soir, Biram Dah Abeïd, le président de IRA, a été évacué, lundi matin (26 novembre), au centre national de cardiologie, à bord d’une ambulance. C’est menotte aux poignets que le leader abolitionniste est descendu de l’ambulance aidé par un garde pénitencier et a été également examiné par un cardiologue. Des médicaments lui ont été prescrits. Selon certaines indiscrétions, l’ordre de menotter le dirigeant abolitionniste serait venu d’en haut, de la présidence de la République. L’administration pénitentiaire, qui avait prévu d’évacuer Biram  sans les chaines, s’exécuta illico presto. Les images du député menotté ont déferlé sur la toile et scandalisé plus d’un.
Souffrant d’hypertension, le président de IRA qui était suivi depuis de nombreuses années, en Europe devait honorer ces jours-ci son rendez-vous médical. Son séjour préventif ne lui permettant pas de le faire, dimanche soir, il ressentit des vertiges. Consulté  à la prison civile de Nouakchott par un médecin qui demanda  son évacuation vers une structure appropriée.
Arrêté, le 7 Août 2018 à son domicile, Biram Dah Abeid a été mis en examen, par le tribunal de la wilaya de Nouakchott-Sud, le 13 du même mois, pour «incitation à la violence et menaces portées sur la vie des personnes ». Le président d’IRA-Mauritanie fait l’objet d’une plainte pour « menaces, appel au meurtre et violation de domicile » déposée par le journaliste Abdallah Deddah. Le 1 er septembre, il a été élu député national. Entendu à deux reprises par un juge d’instruction, Biram reste toujours en détention préventive. L’opinion nationale reste suspendue à un éventuel procès ou libération de l’ancien candidat à la présidentielle de 2014.
Sa libération est réclamée depuis août dernier, par des organisations nationales et internationales de droits humains  ainsi que l’opposition mauritanienne. Aussi bien à Nouakchott qu’à l’étranger, des militants de son mouvement protestent de manière régulière à travers sit in et marches contre sa détention. Face au tollé, et pour se dédouaner, le gouvernement parle « d’une affaire qui est entre les mains de la justice ». Le ministre de la Culture, de l’Artisanat et des Relations avec le Parlement, porte-parole du gouvernement, Me Sidi Mohamed Ould Maham avait déclaré, lors d’une conférence de presse jeudi dernier  que le gouvernement n’interfère pas dans les dossiers soumis à la justice.
Il avait dégagé  en touche indiquant que tout le monde sait que le gouvernement n’est pas partie prenante dans cette affaire et que la partie civile qui a déposé la plainte est un journaliste.

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