Justice /droits de l’homme : Rosso, déni de justice.
La définition d’une politique pénale relève dans un Etat démocratique du pouvoir exécutif qui s’en dote pour traduire de façon concrète, la mise en œuvre des lois adoptées en la matière, par la représentation nationale. Pour l’application de cette politique, il importe pour toute démocratie qu’elle puisse compter sur des structures judiciaires indépendante et crédibles.
Cette indépendance suppose, au-delà de la liberté de manœuvre reconnue aux juges du siège, l’existence d’un parquet non inféodé au pouvoir exécutif. Une indépendance entendue dans le sens le plus large de l’expression, est fondamentale, surtout en Mauritanie où elle s’appose sur le saint Coran, qui permet à l’institution judiciaire d’éviter de se placer sous la coupe réglée d’un pouvoir exécutif décidant, selon ses intérêts du moment et des personnes en cause, de déclencher ou non des poursuites pénales, contre les délinquants présumés.
Le parquet qui est l’instrument mis au service des poursuites pénales doit à cette fin échapper au contrôle de l’exécutif qui peut avoir un penchant naturel à le manipuler et à la réduire à un objet au service d’une politique politicienne sans rapport avec les exigences d’une authentique justice, surtout si elle prétend se réclamer de la parole divine pour trancher.
Dieu, l’omniscient « est au début et à la fin de toute chose », la justice mauritanienne sous peine d’être totalement discréditée, ne peut pas se permettre de pas répondre présente quand elle est saisie de faits non punissables par la loi.
A Rosso, le simulacre de procès qui n’a pas encore livré son verdict parce que la hiérarchie informée s’est jusqu’ici abstenue de se prononcer pour permettre à un juge d’introduire un dossier où de le clore. Nous sommes, ici en face d’un comportement judicaire sur les éléments de l’Ira et de Kawtal Yellitaare, assimilable à un déni de justice.
Le Premier Ministre, Yahya Ould Hademine l’a certainement compris lui qui dans sa déclaration de politique générale du lundi dernier, parle au futur de « la mise en place d’une justice transparente, efficace, crédibles proche du citoyen » qui va enfin bénéficier « d’une attention particulière de la part du gouvernement » de même que la revitalisation et le renforcement du système judiciaire, a-t-il poursuivi devant les députés de l’Assemblée Nationale.
C’est tant mieux que la justice puisse se prévaloir de vraies compétences pour jouer le rôle qui lui sied. Le procès de Rosso à titre d’exemple, a prouvé que « la gouvernance de la justice sera renforcée, par la mise en œuvre de la réglementation sur la protection pénale…..ainsi que la protection et la promotion des droits de l’homme ».
Jusqu’ici, le cours du procès entamé depuis le 23 décembre dernier, ne convint personne que la démarche mise en œuvre est dans l’intérêt du citoyen. La justice en l’espèce, comme la république est à genoux, elles ont cédé sous le poids de délinquants notoires qui ont réussi la prouesse de capter la force publique et l’Etat, en apprivoisant par l’argent ses premiers responsables. Dommage pour ceux qui se basent sur la sainte religion pour trancher.
ADN