Ghame Salem Achour, témoignage d’une travailleuse émigrée en Arabie Saoudite : vendue comme esclave à son insu
Le kefala est une forme de « parrainage » du travailleur immigré, surtout en usage dans les pays du Golfe. Il interdit à tout travailleur étranger de quitter le pays sans l’accord de son employeur et le prive de la possibilité de changer d’emploi. Une Mauritanienne nous raconte son odyssée, à la recherche d’un emploi.
Ghame Salem a 36 ans, un mari et cinq enfants. Cette Mauritanienne travaillait depuis sept ans comme éboueuse à Nouakchott, la capitale, quand la société française qui l’employait, Pizzorno, a perdu le contrat. La mère de famille doit chercher un nouvel emploi. Pas facile. Alors elle se laisse séduire par une agence qui embauche de la main-d’œuvre pour les Emirats et l’Arabie Saoudite. Les autorités mauritaniennes, qui ont signé il y a quelques mois des conventions avec ces pays, ont en effet autorisé l’ouverture d’agences de recrutement sur leur territoire.
Ghame, qui est arabophone, signe un contrat avec l’agence de Sidi Mohamed, pour effectuer en Arabie Saoudite huit heures de travail ménager par jour, payé 1 200 riyals saoudiens par mois (293 euros), avec une chambre personnelle et le droit de faire deux pèlerinages à La Mecque sur deux ans.
Elle doit s’endetter pour acheter un passeport mais l’agence mauritanienne paie le billet aller jusqu’à Riyad et se charge du visa. La mère de famille recevra l’un et l’autre dans la salle d’attente des départs, toutes les formalités ayant été accomplies par l’agence.
Témoignages vidéos
La grande militante Ghame Salem Achour raconte son histoire avec l’esclavage:
Vendue en Arabie Saoudite à son insu
Partie 2 :
Partie 3 :
Partie 4 :