la chronique de Cridem : Inal, le pèlerinage hypothèque faute de braves pèlerins.

Dans deux semaines le 28 novembre et le pèlerinage d’Inal. Mais Birama est en prison, qui va assurer la relève ? C’est à ce test que l’Etat semble inviter les parents des nombreuses victimes de ce drame historique. Mieux, face à une coordination des actions, on semble se heurter à la difficulté que suscite un sentiment d’impuissance mêlé d’indignité.

A l’horizon, il n’y a aucun noir qui a assez de tripes pour nous mener les pèlerins à Inal ? Et les rumeurs vont bon train à l’endroit de quelques forts en gueule, qui font profil bas face à ce test grandeur nature de la part de l’Etat et qui n’a été jusque là relevé véritablement, que par le leader abolitionniste.

Cet homme dans un entretien confiait sur ce pèlerinage devenu officiel, « celui qui fait ce qu’il a à faire ne doit pas s’attendre à des remerciements. Ce que j’ai, c’est que j’avais à le faire et que j’ai fait. Il était absolument injuste qu’on nous interdise de prier sur nos morts ».

Une prière qui visiblement ne semble être inscrite dans l’agenda de nos « vaillants » combattants de l’Etat de droit. Quel est le leader de l’opposition qui va mener les veuves et les orphelins à Inal? La peur de l’autre a sans doute perturbé le processus de relève face à l’absence de Birama.

Certains ont pensé à Balas, cet homme a quand même du cran pour avoir lutté à côte de quelques paysans spoliés de leur terre à Donaye. Mais en ce mois de novembre, Inal reste et demeure un véritable défi pour les noirs, jusqu’à présent, personne ne s’est présenté pour fixer ses marques, pas un « lion » en vue pour prendre les devants, car pour arriver à cette sorte d’Himalaya, il faut prendre de la hauteur.

Quelle torture que de constater que des proches des victimes ne peuvent répondre ; c’est un supplice, beaucoup ont dû être indignés où attristés face à ce renoncement.

La fin de la série noire des noirs n’est pas pour demain tant qu’ils auront la peur au ventre pour faire sauter les verrous et combattre l’égoïsme d’état qui pèse lourd sur l’avenir de leurs enfants. Mais, visiblement ils ne sont pas à tout prix, prêts à sortir de cette impasse.

Un taureau on le prend par les cornes et pour le faire il faut avoir ses attributs. Aussi, il serait dérisoire de s’arrêter là et de se laisser épuiser dans ce qui ressemble à une forme d’impuissance.

En lieu et place d’une lamentation, il convient à la suite de Stephen Hessel, l’auteur d’ « Indignez-vous » !, de s’accorder sur le fait que « la résistance, c’est l’attitude qui n’admet pas le désespoir ».

Il revient par conséquence aux mauritaniens de s’approprier cette maxime, en se regardant dans le miroir et enfin de se frayer les chemins d’un nouveau parcours susceptible de combler le déficit démocratique, tel qu’il s’est matérialisé de façon dramatique dans les années 1989/91.

L’homme qui a voulu mettre fin à cette douloureuse fracture sociale étant en prison pour avoir soutenu des paysans marcheurs, qui va assurer la relève ?

ADN

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