Mauritanie : un député antiesclavagiste libéré après cinq mois de prison (LeMonde)
Biram Ould Dah Ould Abeid est sorti de prison lundi soir après avoir été condamné à six mois de prison dont deux ferme, une peine qu’il a déjà purgée.Biram Ould Dah Ould Abeid, à Nouakchott, en Mauritanie, en juin 2014. SEYLLOU / AFP
Immunité parlementaire
Après le jugement, les deux détenus sont sortis libres de la prison d’Arafat, dans le sud de la capitale, a constaté un journaliste de l’Agence France-Presse (AFP). « Je n’ai jamais commis de crime. C’est une manigance des services de renseignement, avec la complicité des juges qui sont inféodés au pouvoir politique », a déclaré à la presse M. Ould Abeid, après son procès. Il avait refusé de s’exprimer à la barre, arguant de son immunité parlementaire.
M. Ould Abeid était pour une plainte du journaliste mauritanien Deddah Abdallah pour « atteinte à l’intégrité d’autrui et menace d’usage de la violence » dans des messages sur les réseaux sociaux. Le journaliste avait retiré sa plainte lundi soir. Le militant antiesclavagiste a été élu député lors des législatives de septembre remportées par le pouvoir, sous les couleurs du parti Assawab, aux orientations baasistes (nationaliste arabe), qui a fait alliance avec l’aile politique de l’IRA.
Le journaliste Deddah Abdallah, à l’origine de la plainte contre M. Ould Abeid, avait réalisé un documentaire sur cette alliance, qualifiée de « contre nature », dans lequel des alliés et adversaires du militant antiesclavagiste étaient interrogés sur son parcours politique et humanitaire.