ENCORE UN CAS D’ESCLAVAGE SUR MINEURE EN MAURITANIE

مبادرة إنبعـــاث الحــــركة الانعتـــــــاقية
INITIATIVE DE RESURGENCE DU MOUVEMENT ABOLITIONNISTE EN MAURITANIE
IRA – Mauritanie

 ENCORE UN CAS D’ESCLAVAGE SUR MINEURE EN MAURITANIE

 

De l’obstruction à la dissimulation

L’initiative de résurgence abolitionniste en Mauritanie, IRA – Mauritanie, vient d’achever un travail d’investigation qui se conclut, le 1er septembre 2019, à Arafat, commune populaire de Nouakchott la capitale, par la dénonciation d’un crime d’esclavage et de trafic humain sur mineure. La victime, Ghaya mint Mohamed Salem, est âgée de 14 ans et native de Bassiknou, à l’extrême sud-est du pays. Elle était maintenue en état de servitude héritée, chez sa maitresse Lalla mint Ahmed Jidou Ould Cheikh, de la tribu des Oulad Daoud. Dès le lendemain 2 septembre, illustration d’une célérité inhabituelle, les autorités se saisissent de l’affaire. Alors, la machine rodée du faux se met en branle, suivant une articulation bien familière aux militants et activistes de l’égalité.

I. Une réaction prévisible

A l’annonce du scandale, les vieux réflexes de déni puis d’occultation se mettent à l’œuvre, sous le ressort séculaire de la solidarité au sein de la tribu, le fameux esprit de corps qui soude les contrevenants devant l’adversité du droit. La pression unanime vise, comme d’usage constant, à arracher la rétractation de l’enfant, grâce à l’insistance de ses parents esclaves. D’expérience, peu de personnes résistent au déploiement d’une dissuasion où se conjuguent chantage religieux à l’enfer, complicité des agents de l’Etat et promesses de cadeaux, au bénéfice de témoins souvent voués à la misère. De nombreuses situations du genre se diluent ainsi, à mi-parcours, entre le procès-verbal de police et l’audition chez le juge. Il arrive même que des auxiliaires de justice se chargent de dissuader le plaignant, dès le début de la comparution. En l’occurrence, il n’y a aucune exception.

Ainsi, le procureur du tribunal de Nouakchott-Sud Ethmane Ould Cheibani, s’empresse d’entendre Ghaya Mint Mohamed. Dans la vidéo de l’entretien avec El Hadj Ould El Id, coordinateur local de IRA-M, celle-ci reconnait recevoir un salaire mensuel de 10 mille anciennes ouguiya, soit 24, 5 euros. Concernant la question relative à son désir de rejoindre les siens, elle dit subir des maltraitances ; deux molestations en présence de membres de la famille n’y suscitèrent nulle interposition. D’après sa version, la correction physique répondait à son désir de quitter l’employeur.

La nuit venue, la commissaire responsable de la « brigade des mineurs en conflit avec la loi », Madame Aichetou Mint Soueid’Ahmed, confie l’adolescente à un officier de l’armée, membre de la tribu susnommée. Mohamed Lemine Ould Aboubecrine se charge d’approcher la jeune Ghaya pour user de son autorité manifeste, aux fins d’obtenir, d’elle, le retrait de la plainte et la disqualification des parties civiles. Tous les soirs, en dehors des heures de travail de la police, il s’entretenait à huis clos avec la victime. Là, il usait de ses facultés d’intimidation, lesquelles s’avèrent évidentes en pareille circonstance : détenteur d’une parcelle d’autorité martiale, parent de la dame esclavagiste, comme elle issue de l’ethnie titulaire de la préséance historique, il dispose des atouts pour convaincre ; d’autres sources suggèrent l’implication discrète du Ministre de la défense, le Général Hanena Ould Sidi, précédent commandant du G5 Sahel, lui aussi natif de Bassiknou et cousin de Lalla Mint Ahmed Jiddou.

II. L’enjeu

Compte tenu de la dévolution tribale du pouvoir en Mauritanie, un esclavagiste trouve toujours, à son secours, l’influence d’un haut fonctionnaire, d’un magistrat, d’un policier. En face, Ghaya, fille, mineure et née et grandie dans l’infériorité de la race, ne pèse presque rien, dès lors que la force légitime ne la protège. Or, en République islamique de Mauritanie, les normes légales se retournent contre les humbles, aussitôt leur promulgation acquise. Destinées à la consommation extérieure, elles ont, pour finalité, de rassurer les diplomates accrédités, les organisations internationales et les investisseurs. La qualification de l’esclavage en « crime contre l’humanité », depuis le 13 aout 2015, correspond au paroxysme de la parodie. Jusqu’ici, nul auteur présumé n’a été condamné selon les prescriptions du nouveau texte.

III. Leçons

Le gouvernement mauritanien devrait éradiquer tentatives, en cours, pour museler la plaignante ; en vertu de ses engagements extérieurs et des lois internes dont il prétend garantir la jouissance, il est tenu d’assurer la tenue d’un procès équitable, au titre de la compétence universelle. L’imprescriptibilité des crimes contre l’humanité requiert le jugement par une Cour de portée mondiale. Nos tribunaux, hélas, ne satisfont aux critères d’impartialité et d’équité. Au-delà de leurs degrés élevés de corruption et d’incompétence, le monopole ethnique en reste, à la fois, l’huile et le rouage.

IRA – Mauritanie, association toujours interdite sur instruction du pouvoir, invite les nouvelles autorités, à réviser et assainir, en profondeur, le rapport de la justice à la citoyenneté. Pour réhabiliter et affermir la fondation de la paix dans un pays si vulnérable, la raison impose de se montrer vigilant et d’une forte exigence, sur le sentiment de confiance des gens, envers les tribunaux. La pénalisation de l’esclavage et du racisme offre l’opportunité d’une résolution que les mauritaniens justes ne manqueraient d’applaudir ni de conforter.

Lien de la vidéo : https://www.facebook.com/100014198280265/videos/666718537144750/?t=14

Nouakchott, le 03/09/2019

La commission de communication

 

 

Mauritania, Arafat, Hints of Concealment for the Umpteenth Time of a Crime of Slavery
The government moving from obstruction to concealment
The Initiative for the Resurgence of Abolitionism (IRA – Mauritania) has just completed an investigation in Arafat, a popular neighborhood of Mauritania’s capital Nouakchott. The investigation, which concluded on September 1st, 2019, resulted in IRA’s denunciation of a crime of slavery and human trafficking of a minor. The victim, Ghaya Mint Mohamed Salem, is 14 years old and a native of Bassiknou, located in the far Southeast of the country. She was kept in a state of servitude through inheritance by her mistress Lalla Ahmed Jidou Ould Cheikh of the tribe of Oulad Daoud. On September 2nd – the day following the conclusion of IRA’s investigation – Mauritania’s government oddly seized the case. What followed was characteristic of the Mauritanian government’s history of obstruction and concealment in slavery cases.

I. A predictable reaction
Upon the announcement of the scandal, the government demonstrated that loyalty to its own privileged group is more important that the human rights of the victim. They work to ensure the enslaved child retracts the accusation. They use ‘religious blackmail’ and frighten the victim with eternal damnation for upsetting the existing order. Agents of the state also promise gifts or compensation in exchange for retracting accusations – these gift offers can be very tempting for people who have been forced in to miserable living conditions for their entire lives. Through these tactics, the government is often able to dilute slavery accusations. Law clerks have been known to dissuade victims from even making appearances in slavery cases.
In the video (below) of the victim’s interview with El Hadj Ould El Id, local coordinator of IRA, she recognizes having received a monthly salary of only 10,000 old ouguiya, the equivalent of 24.5 euros. Asked whether she wishes to remain with the family holding her against her will, she says she is being abused; referencing two molestations in the presence of members of the family who did not intervene in any way.
The Commissioner in charge of the « juvenile brigade in conflict with the law, » Mrs. Aichetou Mint Soueid’Ahmed, delivered the teenage victim to Mohamed Lemine Ould Aboubecrine, an army officer and a member of the aforementioned tribe. He was asked to use his authority to get the victim to withdraw her complaint and disqualify the civil parties. Every night, outside police working hours, he was seen on camera with the victim. There he used intimidation tactics. As a relative of the slave owner, he had clear reason to try to convince the victim to withdraw her accusations. Other sources suggest the discreet involvement of the Minister of Defense, General Hanena Ould Sidi, former commander of G5 Sahel. He is also a native of Bassiknou and cousin of Lalla Mint Ahmed Jiddou.

II. The Challenge
Given the dynamics of tribal power in Mauritania, slave owners typically find that the influence of a high official, a magistrate or a police officer can be used to help them evade responsibility. Conversely, a young female victim such as Ghaya has little protection as she is from a race considered inferior by the authorities. In Mauritania, legal procedures usually turn against the most vulnerable. However, the government will tell mistruths in order to reassure diplomats, international organizations and investors that it is taking action against slavery. Though slavery has been considered as a « crime against humanity » in Mauritania since August 13, 2015, no alleged slaveholder has even been convicted in accordance with this legislation.

III. Lessons
The Mauritanian government should be preventing – rather than facilitating – attempts to silence slavery victims. It should honor both international commitments and domestic laws. It has the obligation to hold a fair trial under universal jurisdiction. Crimes against humanity, which have no statutes of limitation, require a trial by a court with universal competence. Mauritanian courts, however, do not meet the criteria of impartiality and fairness. The incompetence, racism and corruption of the ruling group ensures that justice will not be served.
IRA – Mauritania, an association still prohibited by the Mauritanian government, invites the country’s new administration to fundamentally improve the relationship between the justice system and its most vulnerable citizens. It should rehabilitate and strengthen the foundation of peace in Mauritania and ensure all people have confidence in its courts. Real prosecutions of slavery, and actions against racism, would be applauded by vulnerable people throughout Mauritania.

Link to the video: https://www.facebook.com/100014198280265/videos/666718537144750/?t=14

Nouakchott, the 03/09/2019
The Communication Commission

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