Union sacrée autour du candidat Biram Dah Ould Abeid

Notre pays, à l’instar de bien de nations démocratiques, bouclera en juin son marathon électoral avec le scrutin présidentiel. Dire que les enjeux sont grands participe de la lapalissade: chaque compatriote a une claire conscience que la prochaine consultation engage l’avenir de la Mauritanie désormais bien à la croisée des chemins.

Sans trop pérorer, nous reconnaissons tous que le régime inique qui nous gouverne a opté pour la fuite en avant infantilisante, pour le maintien du statut quo nébuleux discriminant les masses négroafricaines: Peulh, Soninke, wolof, Bambara et Haratine, encouragé par un système acculé dont les réflexes conservateurs poussent à la ruse, à la démagogie dans le dessein de sauver les derniers résidus de respectabilité dont la Mauritanie jouit encore.

Un état des lieux, même le plus superficiel, renseigne sur l’état de décrépitude d’un pays dorloté pourtant par l’histoire pour sa composition démographique, pour la diversité de ses cultures devenues, hélas, des facteurs handicapants. Le système qui nous régente perdure tout en conservant son essence. Les remises en cause salvatrices ne sont pas pour demain ; l’embellie est retardée. Il faut alors réagir et agir.
C’est le sens de cet appel. Il faut aider la Mauritanie à remonter la pente, il faut, dans un élan patriotique, juguler le spectre de la dispersion pour acculer l’histoire et la contraindre à aller dans le seul sens que nos contradictions indiquent : l’unité des forces dispersées.
L’ambition présidentielle caresse le cœur de tout citoyen vivant dans notre pays à vau de route mais nous devons raison garder. Comprimer nos égo est un devoir patriotique en ces instants tragiques au cours desquels la survie de notre pays est en jeu.
Aux leaders des partis à majorité négro africaine, il est bon de rappeler que leurs prestations antérieures, lors des scrutins précédents, ne plaident point en leur faveur. Leurs pourcentages électoraux, sans titiller le ridicule, ne sont guère performants et ne peuvent, par conséquent, ébranler les fondements racistes et esclavagistes du système en charge d’organiser notre vie collective.
Les FLAM ont joué un rôle essentiel dans la conscientisation des masses négro africaines, elles ont, avec une constance remarquable, porté la lutte sur l’aire internationale, elles ont engrangé des lauriers décisifs et leur redéploiement à l’intérieur du pays augure d’une implantation encore plus large qui éjointera les ailes de la diabolisation dont elles sont victimes. Pour autant, on ferait la mouche du coche en tentant de briguer les suffrages des mauritaniens à l’occasion de la prochaine consultation.
L’AJD MR, cahin-caha, poursuit sa route. Elle a le mérite de la représentativité comme en témoignent ses députés et ses conseillers municipaux. Nonobstant les saignées qui ont fragilisé ce parti, il se maintient. Cependant, il serait téméraire pour lui de se lancer dans la prochaine course.
D’autres formations politiques se singularisent mais leur grand défi est de réussir d’abord le pari de l’implantation avant d’aspirer à compétir dans une arène où la nomenklatura militaire est loin d’être prête à accepter un brusque virage de l’histoire politique sous les cieux mauritaniens.
Forts de ces considérations, nous avons le devoir de travailler à l’unité des forces opprimées. Le contexte actuel nous dicte de museler nos égo et de refuser de jouer au faire-valoir pour le candidat du système anachronique qui nous étouffe.
Les récentes sorties du candidat Biram Dah Ould Abeid doivent être analysées avec sérénité. Jusque dans notre réservoir naturel de voix, il a suscité un grand espoir, il a enregistré de nouvelles adhésions. Comme un rouleau compresseur, il est en train d’acculer le système raciste jusque dans ses derniers retranchements. Pour la première fois, on théorise, en catimini, sur une alternance prochaine à juguler par tous les moyens, y compris le musellement de l’ogre arrivé pour saper le nébuleux édifice cinquantenaire.
En nous dispersant par des candidatures sottes, nous ferons le jeu du système, nous contrarierons l’avancée de l’homme providentiel qui, par ses discours, nous donne des raisons d’espérer d’une Mauritanie enfin sur les rails de la construction d’une République pérenne, rétive à la chasse aux sorcières et traitant de façon égale ses fils si différents et si proches.
Tous autour de la candidature de Biram pour une alternance salvatrice.

Bocar Diallo

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