La Mauritanie encore mise au ban de la communauté internationale.

Maréga
Essirage – La Mauritanie, encore l’image a pris un coup, l’image ternie et toujours victime de l’incurie, de la légèreté et de l’insouciance de ses dirigeants qui la trainent et la conduisent vers le terrain de l’humiliation et de la décadence.

Nous ne pouvons qu’être révolté, avoir de la peine et être honteux de voir et d’entendre notre pays vilipendé, malheureusement à juste raison, dans des hémicycles des Assemblées et des Sénats en Europe et en Amérique et ailleurs à cause de l’aveuglement et l’insouciance de ses gouvernants.

Pauvre Mauritanie, après l’attribution « du trophée » peu enviable du pays le plus esclavagiste du monde malgré les lois criminalisant cette pratique, après avoir obtenu le 124ème échelon sur 177 des pays les plus corrompus du monde, malgré les engagements en apparence pris contre la gabegie et la corruption, après avoir acquis l’un des premiers rangs parmi les principaux pays, plaque tournante du trafic de drogue…., elle est aujourd’hui à nouveau mise au ban de la communauté internationale.

Et depuis quelques jours notre pays fait l’objet de condamnations qui fusent de partout à travers le monde, sur l’arrestation injuste et provocatrice du dirigeant de l’IRA Biram Ould Dah Ould Abeid et d’autres membres des organisations des droits de l’Homme, et qui visent aussi la pratique de l’esclavage et ses séquelles qui persistent encore dans notre pays malgré son abolition à plusieurs reprises et les lois qui les criminalisent.

Mais si l’esclavage et ses séquelles- une pratique d’un autre âge, inhumaine et dégradante, plus d’autres formes d’injustices: de discrimination voire même du racisme- s’éternisent encore sous des formes pernicieuses malgré des lois qui les criminalisent, c’est parce que ce pays est encore dirigé par un pouvoir autocritique, par son incompétence et son refus ou son incapacité à faire appliquer les lois, il est complice de ces pratiques et maître d’œuvre de multiples discriminations contre de paisibles populations mauritaniennes à l’intérieur comme à l’extérieur du pays.

Dans un tel contexte de gouvernance autocratique, toutes les lois du monde pourront être votées contre ces injustices, elles n’auront aucun effet, et toutes les mesures d’accompagnement pourront être prises, elles se perdront dans la sinuosité de la gabegie et de la corruption.

En réalité, tout ce tapage, tout ce tintamarre du pouvoir à travers les instances internationales sur ce fléau, tout cela, n’est rien d’autre que de la poudre aux yeux destinée à tromper la vigilance l’opinion internationale.

Mais les dirigeants du monde occidental qui condamnent aujourd’hui, à juste titre, le non respect ou l’atteinte aux droits de l’Homme dans notre pays, ils ont aussi leur part de responsabilité dans la persistances de ces injustices, par leur complicité avec les pouvoirs anachroniques dans notre sous-région, en particulier en Mauritanie.

En fermant les yeux sur les pratiques antidémocratiques, donc en aidant ces dirigeants à se maintenir aux pouvoirs au nom d’intérêts immédiats contraires à ceux de des peuples, alors ils participent peut être malgré eux au maintien de ceux-ci en souffrance.

Rappelons que la loi criminalisant l’esclavage a été votée sous le pouvoir de Sidi Ould Cheikh Abdallah , un pouvoir élu démocratiquement, et une première en Mauritanie.

C’est ce pouvoir qui avait pris en charge le passif humanitaire, qui avait pris sur lui l’engagement de corriger tous les obstacles qui s’opposent à sa solution, de ramener la confiance et de préparer le terrain à un consensus national pouvant permettre de respecter le devoir de vérité, le devoir de justice et le devoir de mémoire ouvrant la porte à un pardon salvateur pour tous.

Et pourtant c’est ce pouvoir qui a été renversé par un coup d’Etat du général limogé, Mohamed Ould Abdel Aziz. Après les premiers jours et premières semaines de condamnations de principe, il a fini par être reconnu et légitimé. C’est pourquoi les condamnations d’aujourd’hui peuvent apparaitre comme teintées d’une certaine dose d’hypocrisie.

Face aux multiples difficultés auxquelles le pays est confronté: l’un des pays les plus pauvres du monde malgré ces immenses ressources et menacé par la famine, un pays bloqué politiquement, un pays où l’unité nationale est en danger par le réveil de tous les maux de la société: communautarisme, tribalisme, « ethnicisme », problèmes identitaires, racisme…, un pays dans un environnement sous-régionale en proie à la déstabilisation par de multiples menaces: terroristes et autres, alors il urgent que tous les patriotes sincères l’unissent pour sauver le pays en danger.

Maréga Baba/France.

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