ONU. La Mauritanie, aux Droits de l’homme…

Catégorie Les paradoxales

La Mauritanie, bastion de l’esclavagisme, postule comme l’Irak, la Libye, le Soudan et le Venezuela, à un siège de juge à cette institution internationale. Certaines ONG s’en émeuvent dans l’indifférence générale.

La Mauritanie étant l’un des quatre candidats pour quatre sièges disponibles dans le groupe des pays africains, son élection par une vaste majorité des 193 membres de l’Assemblée générale des Nations Unies est pratiquement garantie. Le régime mauritanien dirigé par le général Mohamed Ould Ghazouani, ancien chef de l’armée du pays, est tout sauf crédible mais ce Machin dénoncé par le Général de Gaulle en 1960, est un habitué du fait. Chaque État vote avec les mêmes droits quelles que soit les droits de l’homme qu’éventuellement ils bafouent…

L’ONG « UN Watch » appelle néanmoins les États à ne pas voter pour la Mauritanie, qui a besoin de 97 voix pour être élue. Malheureusement, il s’avère que dans la plupart des cas et même pour les pires violateurs des droits humains, lorsque le nombre de sièges est équivalent au nombre de candidats, tous gagnent avec plus de 180 voix.

« Élire la Mauritanie, état esclavagiste, comme juge des droits de l’homme aux Nations Unies, revient à choisir un pyromane comme chef des pompiers de la ville », dénonce Hillel Neuer, directeur de l’ONG, qui a mené campagne sur les réseaux sociaux. Avec force documents à l’appui. Selon les estimations de Gulnara Shahinian, ancienne rapporteur spéciale des Nations Unies, 500 000 des 3,7 millions d’habitants de la Mauritanie (soit 1 sur 7) sont asservis, un « véritable esclavagisme. »

Ce n’est qu’en 2007 que la Mauritanie a pénalisé le fait d’asservir un être humain. En 2012, un seul cas avait été poursuivi avec succès, ce qui en dit long sur la volonté de mettre en pratique sa décision…

L’esclavage fait partie de la longue et tragique histoire de ce pays du désert d’Afrique du Nord. Pendant des siècles, les Maures de langue arabe ont attaqué et pillé des villages africains, créant ainsi un système de castes rigide qui perdure encore, où les habitants à la peau plus foncée sont devenus fidèles à leurs « maîtres » à la peau plus claire. Le statut d’esclave est transmis par la mère à son enfant et les militants anti-esclavagistes sont emprisonnés et torturés. Pourtant, le régime nie l’existence de l’esclavage en Mauritanie, se félicitant d’avoir soi-disant éradiqué cette pratique.

 


– Biram Dah Abeid –

 

Pour Biram Dah Abeid, ancien prisonnier politique, candidat à l’élection présidentielle et principal activiste mauritanien à défendre l’abolition de l’esclavage : 

« Le gouvernement mauritanien n’est pas qualifié pour être membre du Conseil des droits de l’homme car l’esclavage y est pur et dur, la discrimination raciale, la torture, la traite des femmes et des enfants comme l’impunité des crimes d’État et de sang y persiste. Les droits fondamentaux comme les droits à l’association, aux manifestations et à l’expression comme la liberté de conscience y sont violés… »  

CQFD, ce qu’il faut dire et dénoncer !

source : https://pariscotedazur.fr/archives/article/6233

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