Violente répression contre les militants d’IRA venus à Aleg réclamer la libération de Biram et de ses codétenus
Plusieurs dizaines de militants et sympathisants d’IRA se sont donnés rendez-vous ce lundi 9 mars 2015 devant le Palais de justice d’Aleg (sud du pays), ville dans la prison de laquelle sont incarcérés Biram Dah Adeid, Brahim Ould Bilal et Djiby Sow depuis maintenant 3 mois, pour exiger la libération des militants antiesclavagistes. Mais des unités de la police et de la garde étaient, elles aussi, au rendez-vous et s’en sont données à cœur joie pour « casser de l’esclave » comme aiment à s’en venter certains membres des forces de l’ordre. Il y eut de nombreux blessés dont la militante Fatimata Fall Mint Achour (voir photo, Cridem) qui fut évacuée par les manifestants à bout de bras vers l’hôpital régional.
Le lundi est jour de visite aux détenus d’IRA. C’est l’une des concessions arrachées par les détenus à la suite de leur dernière grève de la faim qui avait duré plus de trois jours. De nombreux militants sont venus de Nouakchott pour rendre visite à Biram, Brahim et Sow, maintenus en prison loin de leur circonscription juridique compétente en violation manifeste du code de procédure mauritanien et qui attendent la programmation de leur procès en appel après leur condamnation à deux ans de prison ferme par le Tribunal de Rosso. La prison d’Aleg, dont la construction (2011) constitue l’une des promesses emblématiques du programme électoral du président Aziz s’engageant à la remplir de ses plus irréductibles opposants, se situe à 5 Km du centre ville. Après avoir, non sans mal, rendu visite aux prisonniers, les militants s’étaient dirigés vers le Palais de justice dans l’intention d’organiser un sit-in et crier quelques slogans pour réclamer la libération de leurs camarades.
Sans la moindre sommation, une escouade mixte de policiers et de gardes, armés et casqués des pieds à la tête, s’est jetée sur eux après les avoir noyés dans un nuage de gaz lacrymogènes. Coups de matraque, de rangers, de poings…les éléments des forces de l’ordre semblaient bien préparés à leur tâche. Il y eut de nombreuses arrestations et blessures.