Par RFI Publié le 12-07-2016 Modifié le 12-07-2016 à 22:47
Lundi 11 juillet, des soutiens de l’IRA (Initiative pour la résurgence du mouvement abolitionniste) s’étaient rassemblés au centre de la capitale mauritanienne pour demander la libération des membres de l’ONG anti-esclavagisme. Une manifestation dispersée par la police, qui aurait procédé à une dizaine de nouvelles interpellations.
Face à cette mobilisation, ce n’est que dans la nuit de lundi à mardi, vers 4h30 du matin, que 23 personnes, militants et dirigeants d’IRA pour la plupart, interpellées au cours des douze derniers jours dans le cadre des heurts du 29 juin, ont été entendues par le parquet, affirment leurs avocats.
« Ces personnes avaient été privées de tout contact avec leur famille et leurs avocats et subitement, elles ont été présentées nuitamment pour être interrogées par plusieurs procureurs jusqu’au petit matin, s’indigne Me Ebety, l’un des avocats de l’IRA. Je croyais que ce genre de procédure était dévoyé dans mon pays. »
Au terme d’une audition qui a duré jusqu’à 8h du matin environ, le procureur a opté pour une procédure de flagrant délit et inculpé ces 23 personnes pour plusieurs motifs, dont agression envers les dépositaires de la force publique et incitation à la violence. « Non seulement le dossier est vide, mais il ne tient pas du point de vue du droit », estime Me Ebety. « Pour une procédure de flagrance, il faut, si l’on peut dire, prendre les individus la main dans le sac. Or, la plupart ont été arrêtés le lendemain ou plusieurs jours après les faits », souligne-t-il.
Les 23 inculpés ont été placés sous mandat de dépôt et incarcérés à la prison de Dar Naim. Le parquet dispose d’un mois pour les faire comparaître devant la cour criminelle.