“Quand El Insaf marche pour les Haratines… c’est le monde à l’envers qui avance au pas cadencé.”

“Quand El Insaf marche pour les Haratines… c’est le monde à l’envers qui avance au pas cadencé.”

Donc voilà : le parti au pouvoir, héritier politique d’un système qui a longtemps produit, reproduit, blanchi, puis repeint l’injustice structurelle… décide aujourd’hui de manifester pour les droits des Haratines. On applaudit, ou on pleure ? On ne sait plus. C’est comme si le pyromane sortait manifester avec les pompiers.

“El Insaf pour les Haratines ? C’est un peu comme le KKK pour les droits civiques des Noirs : noble cause, mauvais costume.”

Et là, la question se pose avec un calme clinique : si El Insaf lui-même, parti État, parti administration, parti toutes-les-institutions, ne peut pas satisfaire les revendications des Haratines… alors qui le peut ? Une ONG venue de Mars ? L’opposition déjà apprivoisée ? Les invisibles ? Les abstentionnistes ?

“On défile pour les droits que l’on refuse d’appliquer : un art martial nouveau, made in système.”

La contradiction atteint ici des sommets artistiques : manifester contre sa propre inaction. Revendiquer contre soi-même. Faire du théâtre en plein soleil. Voilà une innovation politique à breveter .

Et bien sûr, pendant qu’on crie “justice !”, les lois injustes restent intactes, les disparités restent taboues, les archives de l’esclavage domestique et politique dorment en paix, et les vrais militants sont tenus à distance, non par la force brute, mais par l’étreinte molle du simulacre.

“El Insaf marche pour les Haratines comme une cage d’or qui milite pour la liberté des oiseaux.”

Mais gardons l’esprit léger, car le cirque continue. Les slogans sont beaux, les photos bien cadrées, les réseaux sociaux chauffent. Le symbole est là. Le changement, lui, est encore en attente de parrainage.

“Changer le système depuis le système… c’est comme se libérer en gardant la clé dans la poche du geôlier. ».

…..Wetov.