Hamady Lehbous renvoyé : Quand le régime punit la loyauté et expose sa mascarade démocratique
Hamady Lehbous renvoyé : Quand le régime punit la loyauté et expose sa mascarade démocratique
Par Cheikh Sidati Hamadi – Expert Senior sur les Droits du CDWD, Analyste et Chercheur Associé.
Dans un véritable état de droit, recevoir des invités en visite avec respect, engager un dialogue ouvert et partager une vision ou une cause commune devrait être une norme institutionnelle et humaine.
Mais en Mauritanie, sous un régime anxieux obsédé par le contrôle, le moindre geste d’autonomie est marqué subversif, et ses auteurs sont traités comme des menaces à neutraliser.
Le licenciement brutal de Hamady Lehboua un haut fonctionnaire respecté, membre fondateur et secrétaire général de l’IRA-Mauritanie, et compagnon loyal de Biram Dah Abeid, est un acte d’une immense gravité symbolique et politique.
Ce n’est pas seulement la révocation d’un fonctionnaire, c’est la punition de la loyauté, de l’engagement envers les principes et de l’orgueil d’appartenir à un mouvement de
Le régime ne peut tolérer la liberté de voix même lorsqu’ils servent l’État avec habileté et dévouement.
Un licenciement politique, un message d’intimidation
La soi-disant « offense » de Hamady Lehbous ?
Il a reçu, à Dakar, des membres de l’IRA-France dans un geste d’hospitalité, de courtoisie et de conviction.
Mais à travers la lentille autoritaire du régime, cela devient une offense impardonnable un crime de lèse-majesté.
Pourtant, le même ministère qui le retire a un jour loué son dossier impeccable et son service louable.
Qu’est-ce qui a changé ? Rien sauf que son allégeance visible et inébranlable à l’IRA est devenue intolérable à un système qui craint ce qu’il ne peut pas contrôler.
Ce renvoi est un avertissement : toute loyauté non dirigée envers le régime est sujette à des représailles.
Toute fidélité aux idéaux en dehors du récit officiel est punie.
Dialogue : une farce brute
Depuis des années, le régime a proclamé son engagement envers le dialogue, organisant des réunions supposées inclusives et paradant comme une démocratie en cours.
Mais les actions trahissent constamment ces déclarations.
En sanctionnant Hamady Lehbous, le régime expose son théâtre démocratique : il ne veut pas un véritable dialogue mais une performance ; pas un échange d’idées mais une répétition scénarisée où tout le monde s’en tient aux lignes imposées.
Les personnalités indépendantes, les voix sincères et les dirigeants populaires sont exclus, marginalisés ou réduits au silence.
Le régime veut un dialogue sans dissidents. Une démocratie sans opposition. Une scène sans substance.
La fausse abolition de l’esclavage, la vraie persécution des abolitionnistes
On nous dit, sur tous les toits institutionnels, que l’esclavage a été aboli, qu’il ne reste que des traces résiduelles.
Mais qu’est-ce qui explique donc cette violence institutionnelle contre un militant pacifique engagé pour éradiquer les restes de l’esclavage ?
Le renvoi de Hamady Lehbous est une preuve supplémentaire que le système n’a jamais tourné la page.
Elle continue de reproduire les structures de domination, les logiques d’exclusion et les mécanismes de répression.
Il ne suffit pas de criminaliser l’esclavage dans les textes, ceux qui le combattent doivent aussi être protégés.
Ce dont nous assistons à la place, c’est la persécution ciblée des abolitionnistes, comme s’ils représentaient une menace existentielle pour l
IRA-Mauritanie : La défie comme boussole
L’IRA est perturbateur parce qu’il incarne l’autonomie, le radicalisme éthique et la loyauté envers le
Ce n’est pas un satellite du régime, ni une structure corruptible.
Né dans la douleur et la prohibition, l’IRA n’a cessé de croître en légitimité et en soutien populaire.
Sa force ne vient pas du clientélisme mais du souvenir profond de la souffrance, du courage des marginalisés et de la volonté de rompre avec l’injustice.
Hamady Lehbous, en tant que camarade depuis le début, personnifie cette ligne droite morale.
Il n’a jamais fait de compromis, et c’est pourquoi il est puni.
Conclusion
Le licenciement de Hamady Lehbous est plus qu’une sanction administrative : c’est une erreur politique, une humiliation calculée, un signal glaçant à tous les militants sincères.
Mais c’est aussi un aveu de faiblesse.
Un régime fort ne craint pas les idées ou la loyauté désintéressée.
Un pouvoir confiant ne répond pas par l’exclusion mais par l’argument et l’ouverture.
Ce licenciement révèle que le régime craint l’indépendance, redoute la vérité et évite le véritable débat.
Il préfère les marionnettes aux partenaires, les applaudissements forcés aux défis francs.
Pourtant, malgré la répression, l’IRA reste ferme.
Ferme, car ce n’est pas une entreprise à la recherche du pouvoir, mais un projet de justice.
Ferme, car elle refuse de négocier dignement.
Ferme, parce qu’elle ne cherche pas la faveur du régime, mais la libération des opprimés.
Et tant que l’État s’accroche au mensonge, l’IRA tiendra fermement à la vérité.
Tant qu’elle s’enferme dans la répression, l’IRA ouvrira les voies vers l’espoir.
Le dialogue que le régime craint aujourd’hui fera inévitablement surface dans les rues, dans les urnes, dans les consciences éveillées et dans l’Histoire.