Balla Touré: « L’esclavage foncier touche généralement les Harratines »

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Alakhbar – Dans cette brève interview à Alakhbar, Balla Touré, chargé des relations extérieures au sein d’IRA, explique ce que le mouvement anti-esclavagiste appelle « l’esclavage foncier » dont « les victimes, estime-t-il, sont généralement des Harratines (descendants d’esclaves) ».
Alakhbar : Que veut dire l’ « esclavages foncier », selon IRA ?

Balla Touré: L’esclavage foncier, c’est cette situation qui fait que dans la vallée du fleuve Sénégal, précisément dans l’arrondissement de Lexeïba, vous avez une ou deux familles qui ont droit sur toutes les terres. Et ce sont généralement des Harratines qui sont victimes de cette forme d’injustice.

Alakhbar : La caravane contre « l’esclavage foncier » dénonçait aussi « l’expropriation de terres ». Existe-t-il de preuves ?

Balla Touré: Dans les villages de Diatar et de Donaye, par exemple, les terres ont été spoliées. A Diatar, les villageois n’ont que 40 mètres d’espace vital. Au-delà, ce sont des propriétés, des périmètres qui sont souvent traités avec de pesticides nuisant à la santé des villageois.

Ces derniers n’ont d’ailleurs nulle part où paître leurs animaux. Dès qu’un animal sort, il se retrouve dans le champ de quelqu’un et le propriétaire est toujours obligé de couvrir les dégâts causés par son animal.

A Donaye, le village est complétement encerclé par un périmètre appartenant à un Arabo- berbère. Les villageois n’ont même plus d’espace où enterrer les morts. Quand quelqu’un décède, ils traversent le fleuve pour l’inhumer à l’autre rive de la frontière, au Sénégal.

Alakhbar : Fallait-il organiser une caravane non autorisée pour dénoncer cela?

Balla Touré: Nous n’avons pas besoin d’une autorisation pour faire une caravane. Il faudrait simplement qu’il existe une organisation qui en informe les autorités.

Alakhbar : Justement, les autorités étaient-elles informées ?

Balla Touré: Pour que les Mauritaniens circulent librement dans leur pays, que ce soit en voiture, à dos de chameau ou d’âne, je ne pense pas que cela ait besoin d’une autorisation spécifique.

Mais, compte tenu de la nature de notre activité, nous avons informé, par lettre, le ministre de l’intérieur en demandant aussi de faire ampliation aux différentes autorités administrative locales. Donc, les autorités ont été bien informées de notre démarche que nous ne cachions d’ailleurs pas.

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