Déclaration : Halte à l’esclavage foncier et aux expropriations de nos terres !

trarza_credit_mamadou_lamine_kane

MAPROM – Aujourd’hui les expropriations foncières des populations noires du sud de la Mauritanie dont l’une des faces sombres se nomme l’esclavage foncier est une réalité plus qu’éclatante et cela s’effectue sous le haut patronage de l’Etat pour le compte des hommes d’affaires véreux et de l’agro-business.

En effet, en 1983, année durant laquelle une loi scélérate sur la réforme agraire fut votée, constituera le point de départ d’un désastre, qui se couronnera par les pogroms de 1989 : Génocide, pillage, et déportation massive des noirs pour s’accaparer des terres arables du sud de la vallée.

En 2008, au lendemain de l’accord tripartite (Sénégal, HCR, Mauritanie) quelques déportés de 1989 à 1991 sont revenus au pays mais, immense fut leurs déceptions quand ils constatèrent que leurs terres d’antan ont été octroyées aux commerçants maures et autres.

Aujourd’hui, les populations noires des villages tels que Bondiery, Sarandogou, Dar Salam, Maymay, Zem zem, Afjejir, Darel Barka, Sinthiane Awlubé, Lobboudou, Mboyo, Wuro Ali Guelel, Sinthiane Diama, Testem, Donay, Diatar, Ngawlé, Saytoli, Tekane, Oumoul GhouraThiambène… sont dépossédées de tout capital foncier.

Elles n’en ont plus ni pour y habiter paisiblement et normalement ni pour faire paître leur bétail encore moins pour s’adonner à une activité agricole génératrice de revenus. Pire encore dans certaines de ces contrées, il faut traverser la frontière pour enterrer ses morts.

C’est dans ces conditions que le 07 novembre 2014 des organisations de la société civile dont KAWTAL, IRA, AMDH, COVICIM, MAP… ont débuté une caravane contre l’esclavage foncier, l’expropriation des terres et le racisme d’Etat au niveau de la vallée et du sud du pays. Mais ils ont été malheureusement brutalement réprimés par les autorités mauritaniennes qui n’ont pas d’ailleurs tardé à arrêter une bonne partie des militants des différentes organisations et finir par emprisonner exclusivement des militants d’IRA Mauritanie dont son président Biram Dah Abeid.

Considérant la situation actuelle de cette partie de la Mauritanie et la situation socio-économique de ces dites populations,

Considérant la répression barbare de la caravane, l’arrestation et l’emprisonnement arbitraire des militants de droit de l’homme,

Nous, organisations signataires déclarons ce qui suit :

1. Condamnons de manière catégorique et ferme la répression policière qu’à suivi la caravane ;

2. Exigeons de l’Etat mauritanien la réappropriation des terres expropriées aux ayant droits ;

3. Exigeons la révision de l’ordonnance numéro 83127 du 05 juin 1983 relatif à la reforme agraire;

4. Exigeons la libération immédiate de tous les militants d’IRA Mauritanie qui croupissent en ce moment en prison ;

5. Nous tenons les autorités mauritaniennes pour responsables de ce qui adviendrait si le problème n’était pas resolu.

Signataires :

SNEM, COVICIM, KAWTAL, MAPROM

Nouakchott, le 28/11/2014

Laisser un commentaire

- Powered by WEB MG Records.com
Translate »