Mauritanie : plusieurs ONG appellent à la libération d’anti-esclavagistes (Le Monde)

Le militant anti-esclavagisme, Biram Ould Dah Ould Abeid, à sa sortie de prison en mai 2016.

Seize organisations mauritaniennes et internationales de la société civile et de défense des droits humains, dont Amnesty International, ont réclamé lundi la libération de treize militants anti-esclavagistes arrêtés en Mauritanie entre fin juin et début juillet.

Ces militants, inculpés notamment pour « agression contre la force publique », sont accusés d’être impliqués dans une manifestation violente ayant éclaté en marge du déplacement forcé par les autorités d’habitants d’un bidonville de Nouakchott, Ksar, le 29 juin.

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Une dizaine de policiers avaient alors été blessés par les manifestants en colère, d’après les autorités locales. Officiellement, les habitants du bidonville évacué occupaient un domaine privé. Ils ont été déplacés vers des parcelles de terrain offertes par l’Etat.

« Poursuivis pour rébellion »

« Les autorités mauritaniennes doivent abandonner toutes les charges retenues contre treize militants anti-esclavagistes et les libérer immédiatement et sans condition », déclarent les seize ONG dans un communiqué commun relayé par le bureau régional d’Amnesty International pour l’Afrique de l’ouest et du centre, basé à Dakar.

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Parmi eux, « aucun n’a organisé ni participé à la manifestation. Depuis leur inculpation, ils n’ont pu entrer en contact avec leurs avocats et leurs familles qu’une seule fois », affirment les ONG.

« [Ces militants] membres de l’Initiative pour la résurgence du mouvement abolitionniste (IRA Mauritanie) », « ont été arrêtés arbitrairement en vue d’intimider et de réduire au silence les défenseurs des droits humains », ajoutent-elles, précisant que leur procès doit s’ouvrir mercredi à Nouakchott.

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Ils sont poursuivis « pour rébellion, usage de la violence, attaque contre les pouvoirs publics, attroupement armé et appartenance à une organisation non reconnue. S’ils sont déclarés coupables, ils encourent une amende et jusqu’à deux ans d’emprisonnement », précisent-elles.

« Ces militants sont des prisonniers d’opinion accusés à tort et incarcérés en vue d’entraver leur travail légitime », a déclaré Kiné Fatim Diop, une responsable pour l’Afrique de l’Ouest à Amnesty.

Outre Amnesty, Action des chrétiens pour l’abolition de la torture (Acat), la Rencontre africaine pour la défense des droits de l’Homme (Raddho, basée à Dakar) ainsi que les ONG locales Association mauritanienne des droits de l’Homme et SOS Esclaves figurent parmi les signataires du communiqué.

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