Coup d’Etat électoral en Mauritanie (IRA Belgique)

INITIATIVE DE RESURGENCE DU MOUVEMENT ABOLITIONNISTE EN MAURITANIE

IRA Mauritanie en Belgique ASBL

N° d’enregistrement 0.652.641.140

 

COMMUNIQUE

Coup d’Etat électoral en Mauritanie

Le 22 juin dernier, les Mauritaniens étaient appelés à élire un nouveau Président pour succéder à Mohamed Ould Abdel Aziz arrivé au terme légal de ses deux mandats de 5 ans.

Le parti au pouvoir désigne son candidat : Mohamed Ahmed Ould Ghazouani, ex Ministre de la Défense, ex chef d’état major des armées, un général qui a participé aux deux putschs de 2005 et 2008.

Face à lui, l’opposition aligne 6 candidats dont 4 d’entre eux font front commun autour de Biram Dah Abeid, le leader anti-esclavagiste et Président du mouvement mauritanien de l’IRA.

Dès avant la fermeture des bureaux de vote, Ghazouani s’auto-proclame vainqueur du scrutin. La CENI (Commission Electorale nationale indépendante) confirme peu après ce statut en le proclamant vainqueur des élections au premier tour avec 51,5% des suffrages.

Or les témoignages concordent : ce score est mathématiquement impossible et prouve une fraude massive des bulletins de vote. Suite à l’expertise des techniciens électoraux sur près de 500 bureaux de vote, la réalité serait plutôt : Ghazouani 44% suivi par Biram Dah Abeid 24%, ce qui exigerait un second tour.

Dès cette annonce, des centaines de manifestants protestent à Nouakchott contre ce qu’ils qualifient de « coup d’état électoral ». A Nouadhibou, c’est la première fois qu’un candidat du pouvoir perd la capitale économique de la Mauritanie.

Une répression violente des forces de l’ordre se met en place : déploiement des tanks dans les rues, explosions de grenade, violence disproportionnée à l’égard des manifestants, de nombreux blessés graves, arrestations injustifiées d’opposants, de journalistes. Le quartier général de deux leaders de l’opposition – dont celui de Biram Dah Abeid – est saccagé et ses occupants aspergés de gaz lacrymogène. L’internet est coupé pendant dix jours.

Une manipulation abjecte orchestrée par le pouvoir attribue la responsabilité de ces émeutes aux Sénégalais, Gambiens et Maliens afin de justifier l’expulsion du pays des Noirs mauritaniens et attiser une haine ethnique conforme à l’adage du « diviser pour régner ».

Le 1er juillet, le Conseil constitutionnel a validé les résultats du scrutin et refusé le recours introduit par des opposants dont Biram Dah Abeid.

Fidèle à sa politique de non violence, de dialogue et de respect des droits humains, le Président de l’IRA dénonce l’usage excessif de la force, met en garde ses concitoyens contre les manipulations et les fake news et encourage ses supporters à ne pas envenimer la situation et à garder la tête froide en ces moments où l’instabilité du pays est plus que jamais critique.

En tant qu’organisation de défense des droits humains, l’IRA Mauritanie Belgique dénonce avec fermeté les nombreuses violations des droits humains qui ont été commises lors de cette élection présidentielle et déplore la passivité complice des gouvernements européens.

La moitié de la population mauritanienne a voté pour l’opposition.

Nous appelons les autorités mauritaniennes à respecter le vote exprimé par le peuple.

Depuis son indépendance en 1960, la Mauritanie a vécu 7 coups d’état ou tentatives de coup d’état.

Un seul civil, non issu de l’armée, a été Président de la Mauritanie.

Bruxelles, 7 juillet 2019

Contact : IRA Mauritanie Belgique asbl (0478/503 727 et 0492/504 092)

Laisser un commentaire

- Powered by WEB MG Records.com
Translate »