« Il faut transférer Biram Dah Abeid dans un centre spécialisé à Nouakchott ou à l’étranger… »
مبادرة إنبعـــاث الحــــركة الانعتـــــــاقية
INITIATIVE DE RESURGENCE DU MOUVEMENT ABOLITIONNISTE EN MAURITANIE
IRA – Mauritanie
- Depuis notre emprisonnement, accentuation des problèmes et difficulté de vision, mais aussi des douleurs et crises dentaires : refus catégoriques des autorités mauritaniennes de nous faire examiner par un ophtalmologue et un dentiste, ce qui a accentué les crises dentaires et les difficultés de vision.
- Depuis notre emprisonnement, interdiction totale et stricte de voir le soleil ou de s’y chauffer, mais aussi privation totale de promenade et de gymnastique. Ce régime inhabituel à très négativement affecté notre bien être physique et moral
- L’inexistence d’eau potable dans la prison et la rareté de l’eau non hygiénique disponible, manque de règles élémentaires de l’hygiène, pauvreté et insuffisance des repas : raison pour laquelle nos parents nous préparent et amènent dehors de la prison deux repas par jour, ainsi que l’eau potable et ceci à leur propre frais.
- Début mars 2015 Biram Dah Abeid est brusquement à la merci d’une douleur aigüe et a gagné la jambe droite des orteils à la hanche, les autorités sont alertés, mais ils ignorent toutes nos injonctions demandant une consultation médicale et le mal continua sa progression. Le 25 aout 2015, les autorités pénitentiaires acceptent de présenter Biram Dah Abeid au médecin chef de l’hôpital d’Aleg en compagnie du médecin directeur de cet hôpital. Les 2 hommes après consultation du patient recommandèrent que Biram Dah Abeid doit être présenté en urgence à un neuro chirurgien et dire que les moyens de détection comme le scanner sont nécessaires pour diagnostiquer le mal qui se développe à partir de la jambe droite et commence à gagner le dos. Les autorités mauritaniennes refusèrent d’accéder aux recommandations des deux praticiens et ces derniers continuèrent à suivre tant bien que mal la situation sanitaire de Biram Dah Abeid . Et devant le refus des autorités politiques d’accepter de transfert de Biram Dah Abeid à l’hopital de la ville d’Aleg, les deux médecins ont toujours tenté de le voir en prison pour suivre l’état de sa santé, mais non sans difficulté d’accéder à leur patient. Mais la détérioration grave de la santé de Biram Dah Abeid , conduit les autorités politiques à organiser une visite pour les deux médecins dans la cellule de Biram dah Abeid. Ainsi le médecin chef de l’hôpital d’Aleg et le directeur de cet hôpital rendirent visite Biram Dah Abeid dans sa cellule pendant la nuit du 18 au 19 octobre 2015 à 20heures. Ils le consultèrent après que les officiers de la garde refusèrent comme à leur habitude de laisser seul le patient en compagnie de ses médecins. Et malgré les tentatives apparentes des hommes en uniforme d’intimider les médecins et les empêcher de faire des conclusions honnêtes, les médecins dirent clairement que les deux pathologies qu’ils soupçonnent, s’aggravent de jour en jour et que une fois de plus il va falloir la consultation d’un spécialiste et l’utilisation de moyens de détection médicales, comme le scanner qui ne sont pas disponibles à Aleg. Biram Dah Abeid demanda aux 2 médecins, après les avoir remercié de bien vouloir dresser un rapport médical pour lui en remettre une copie. Les 2 médecins dirent au patient que le lendemain, lundi 19 octobre, il recevra une copie du rapport. Le lendemain, les 2 médecins informèrent le représentant du ministre de la justice, le procureur du tribunal d’Aleg, Amar ould Ghassem, que le rapport est prêt et qu’ils veulent le remettre aux autorités que représente le procureur, mais aussi au patient Biram Dah Abeid ou à sa famille. Le procureur refusa et confisqua toutes les copies du rapport médical non sans menacer les deux médecins de représailles de la part des autorités politiques du pays s’ils tentent reproduire une autre copie du rapport pour Biram Dah Abeid ou pour sa famille. Dans la soirée du lundi 19 octobre à mardi, Biram Dah Abeid reçoit dans sa cellule, une visite inhabituelle, celle du colonel dirigeant les unités de la garde nationale basées à Aleg. L’officier demande à Biram Dah Abeid de bien vouloir le suivre à l’infirmerie de la prison, car selon le colonel, les médecins sont venus lui donner la suite de leur consultation. Arrivés à l’infirmerie, Biram Dah Abeid découvre que ce sont des médecins venus tout de suite de Nouakchott et le colonel les présente à Biram Dah Abeid en disant : je vous présente le professeur Cheyakh dont vous avez certainement entendu parler et son collègue Sidi Salem Moma, ce sont d’éminent neurologues Mauritaniens, ils sont venus vous consulter. Biram Dah Abeid demanda à l’officier de bien vouloir le laisser seul avec les médecins. Le colonel sortit. Les médecins examinèrent longtemps Biram Dah Abeid et ce dernier engagea une discussion approfondie avec les 2 médecins sur les conditions de consultation, la déontologie des médecins, l’immixtion des hommes en uniforme et des autorités politiques dans le dossier médical et bien sur la maladie. Les 2 praticiens s’engagèrent à n’obéir qu’à leur conscience professionnelle et dirent qu’ils soupçonnent pour le moment deux pathologies assez graves et exprimèrent l’urgence de devoir déplacer le patient dans un centre médical équipé des outils nécessaires et adéquats pour le traitement qu’exige cette situation. Ils assurèrent qu’ils rentrent tout de suite à Nouakchott et qu’ils vont finaliser leur rapport sur cette situation et que ce rapport va parvenir aux autorités politiques, mais aussi au patient Biram Dah Abeid ou à sa famille. Et bien que la douleur s’intensifie, ni Biram Dah Abeid, ni sa famille ne voient le rapport arriver, ni les secours ou les soins venir.
- Les membres de la famille de Biram Dah Abeid se sont rendus ce vendredi 23 octobre à l’hôpital d’Aleg pour demander à son directeur une copie du rapport médical, ce dernier leur a répondu qu’il a fait un rapport dans lequel il a clairement indiqué qu’il faut transférer Biram Dah Abeid dans un centre spécialisé à Nouakchott ou à l’étranger.
- La journée du jeudi 22 octobre et sa nuit, Biram Dah Abeid n’a pas pu dormir toute la soirée à cause des douleurs atroces dans les deux jambes et au dos. Le capitaine a été averti, ainsi que le procureur qui ont rétorqué que maintenant seuls les médecins qui étaient venus de Nouakchott sont habiletés à lui donner des médicaments et donc le complot vise à éliminer les médecins locaux qui sont à Aleg et le laisser donc sans soins le plus longtemps possible. Le régisseur de la prison s’est beaucoup démené pour lui trouver un infirmier pour lui administrer des calmants pour qu’il puisse dormir.
-IRA-Mauritanie et la famille de Biram Dah Abeid , saisissent la communauté nationale et internationale de cette violation très grave de la personne humaine assimilable au crime contre l’humanité, car l’obstruction aux soins à prodiguer à un détenu est le stade suprême de la torture.
-Nous tenons comme responsable de cette situation de crime, le procureur de république d’Aleg, le colonel de la garde dans cette ville, le ministre de la justice, le ministre de la santé, le premier ministre et le chef de l’état.
-Nous exigeons le transfert rapide et sans délai de Biram Dah Abeid dans un centre médical équipé et adéquat et ce sous le suivi et la surveillance de médecins spécialisés
Nouakchott le 23 octobre 2015