L’éditorial de Biladi
RMI Biladi – Les choses étant ce qu’elles sont aujourd’hui dans notre pays, l’intérêt national et le bon sens exigent une autre manière d’appréhender nos problèmes, particulièrement celui de l’esclavage dont on parle beaucoup actuellement après l’inculpation par la justice de certains dirigeants et militants du mouvement anti esclavagiste, IRA.
Tout le monde semble avoir occulté ses innombrables et réelles difficultés quotidiennes pour ne se préoccuper que de ce phénomène et des gens qui le mettent en exergue. Au niveau officiel, on a encore cédé à la facilité et aux mauvaises et anachroniques méthodes du peu glorieux passé faites de manipulations et de mensonges.
Il y a eu d’abord la diffusion de cet enregistrement d’une conversation, réalisée en prison, entre les représentants du bureau international des droits de l’homme et le président du mouvement anti esclavagiste, Birame Ould Dah Ould Abeïd. Dans cet extrait incomplet, le prisonnier loue les conditions de sa détention…
Qui a réalisé ce fameux enregistrement à l’insu de Ould Dah ? Une question à laquelle IRA a déjà sa réponse… Elle incrimine, à ce sujet, la mission internationale et l’accuse ouvertement d’avoir ‘’travaillé’’ pour le compte du pouvoir…
Après la mission humanitaire internationale, une autre mission humanitaire nationale est allée au chevet du leader haratine anti esclavagiste. Elle s’est produite à la télé nationale pour louer les conditions de détention du groupe et pour appeler à la modération et au respect des lois de la République. Façon très ‘’subtile’’ de charger les hommes d’IRA en prison.
Enfin, il y a la démarche du parti-Etat, l’Union Pour la République, qui s’est lancé dans l’arène avec armes et bagages. Et a décidé, apparemment, ‘’d’exploiter’’ ses Haratines.
Des missions composées exclusivement de dirigeants haratines UPR sillonnent déjà les quartiers de la capitale pour dénoncer les visées de Birame et pour propager la bonne parole auprès de la communauté haratine.
Egalement, celle de l’UPR et de son rectificateur. Les ‘’esclaves’’ de l’UPR comptent aller, ensuite, dans les chancelleries accréditées à Nouakchott afin de leur faire entendre une autre voix haratine diamétralement opposée à celle de Ould Abeïd.
Ces démarches anachroniques ne mèneront, certainement, nulle part. Elles contribueront plutôt à renforcer cet ennemi du moment. De toutes les façons, nous encourons un danger majeur qui touche à la pérennité de l’entité mauritanienne.
Les brimades et les emprisonnements risquent plutôt de l’amplifier. Au lieu d’emprisonner les gens de IRA, les pouvoirs publics feraient mieux de s’engager sérieusement à éradiquer l’esclavage et ses séquelles.