Entretien avec M. Abdessalam Horma, président du parti SAWAB, membre du G8 (cridem-le calame)

Entretien avec M. Abdessalam Horma, président du parti SAWAB, membre du G8 Le Calame – Dans un entretien au journal Le Calame, M. Abdessalam Horma, président du parti SAWAB, membre du G8, explique qu’« au cours des semaines prochaines, le groupe des huit fera connaitre sa position officielle par rapport aux futures élections ». Il aborde également d’autres questions. Interview.

Le Calame : Le compte à rebours est déjà lancé pour les préparatifs les élections locales de cette année. Le comité de suivi du dialogue de 2016 a proposé la tenue du scrutin en octobre prochain. Où en est le G8 dont vous êtes membre?

Abdessalam Horma : Comme on le sait, le groupe des huit comprend la majeure partie du spectre politique et intellectuel que composent les partis opérant sur la scène politique mauritanienne. Il travaille depuis des mois sur l’élaboration d’un plan politique qui permet de garantir que les prochaines élections constitutionnelles se déroulent dans des conditions qui jouissent d’un seuil minimal de crédibilité.

Cela implique que sa bataille consiste actuellement à imposer aux institutions chargées de la supervision des élections, d’observer les conditions de transparence et de neutralité requises en vue d’empêcher la répétition des expériences passées au cours desquelles les efforts de l’opposition visant à atteindre ces objectifs étaient restés en vain, devant la volonté manifeste de l’Etat à contrôler les décisions des commissions électorales.

Et il est en tout cas clair que toute recherche de crédibilité pour des élections quelconques ne peut aboutir sans la participation d’un grand pôle politique de la taille du groupe des huit.

-Que pensez-vous de ces gens qui continuent encore à s’agiter alors que le débat sur le 3e mandat pour l’actuel président est définitivement clos ?

Je crois que la question du troisième mandat a été tranchée de manière irréversible, et ceci grâce à sa clarté, à la rigueur des matières de la constitution s’y rapportant et à la vigilance des forces démocratiques nationales qui ont exprimé résolument, à partir de leurs diverses positions, leur refus de toute modification des matières de la constitution relatives à la limitation des mandats.

Par ailleurs, le chef de l’Etat, à travers sa volonté exprimée à plusieurs reprises, partage et confirme cette position. Et s’il y a d’autres parties pour lesquelles le sujet porte encore à confusion, en l’occurrence ceux que nous voyons crier dans les rues et les places publiques insistant à violer la constitution de la République et ses lois, alors, nous considérons que le président de la République devrait s’acquitter de son devoir sacré qui consiste à protéger la constitution et la défendre dans toutes les circonstances.

-On suspecte déjà certains partis de l’opposition de vouloir participer, individuellement, aux prochaines élections. Sawab fait-il partie de ces probables candidats ?

Si oui, comment se déroulent les préparatifs ? Nous croyons en la volonté générale du peuple Mauritanien et sa capacité à imposer la mise en œuvre de ses choix démocratiques libres.

Il n’y a pas plus fort que la volonté du peuple pour tout se qui se rapporte au pouvoir et à la gestion des affaires de l’Etat. Et nous considérons à présent que cette question doit être entourée d’un maximum de vigilance et qu’ont doit tirer les leçons de toutes les étapes de l’expérience passée de notre transition démocratique trébuchante.

Le peuple Mauritanien ne mettra sa confiance que dans celui qu’il estime apte à le diriger, aptitude dont le critère principal est la conviction personnelle du candidat de sa propre qualification à exécuter les missions pour lesquelles il a été élu

-Quels risques peut courir l’opposition en allant ou pas aux prochaines élections ?

Que faudrait-il, à votre avis pour des élections prochaines se déroulent de manière consensuelle, sans boycott donc et avec, à l’arrivée, moins de contestation ? En principe, les partis sont constitués dans le but de participer à la vie politique à travers les élections, en particulier celles dont les échéances sont fixées par la constitution comme les prochaines élections.

Et là je crois que le Groupe des Huit a, soit exprimé explicitement son désir de participation à travers les revendications répétées au pouvoir relatives à l’amélioration des conditions de participation, ou au moins, s’est abstenu de déclarer son intention de boycott.

Et je pense qu’au cours des semaines prochaines, le groupe des huit fera connaitre sa position officielle par rapport à cette question, position que nous respecterons une fois prise.

Maintenant si les choses prennent un autre tournant, notre décision de principe, c’est la participation, et naturellement ce principe de participation nous dicte de commencer la préparation de cette échéance.

-La campagne de réimplantation de l’UPR vient de démarrer et déjà on parle de collecte de cartes d’identité pour les unités de base. Qu’en pensez-vous ?

Ce qui se passe dans la campagne d’implantation du parti au pouvoir ne donne pas de signaux rassurants. C’est une campagne dans les mêmes circonstances que la récente campagne référendaire, qui repose sur la manipulation des cartes de citoyens et la mobilisation des personnes sous l’intimidation et la séduction.

Dans un pays et une société qui passent par la situation que nous traversons aujourd’hui, il est tout à fait naturel que l’inquiétude reste dominante quant il s’agit d’entamer un processus électoral.

Toutes nos expériences électorales passées sont décevantes : d’une part du côté des pouvoirs qui tient toujours à les manipuler et, d’autre part, du coté de la société à travers le degré élevé de prédisposition qu’elle entretient à la manipulation.

Il existe, toutefois, des points de lumière importants notamment la conscience croissante de nos citoyens quant à leur devoir de se débarrasser de cette prédisposition et de refuser les opérations de fraude et de la manipulation de leur volonté.

Les difficultés récentes rencontrées par la pouvoir dans sa campagne référendaire du mois d’Aout 2017 et le coût que cela a engendré illustrent bien cette nouvelle prise de conscience de la population.

Le second point de lumière se rapporte à notre environnement, africain en particulier, dont de nombreux peuples ont imposé des transitions démocratiques réussies après des décennies de domination de la mentalité, de manipulation et de falsification..

Ce qui est demandé aujourd’hui, pour aboutir à des élections dont les résultats pourront être acceptés de tout le monde, c’est de fixer des règles de supervision et de contrôle et faire une distinction nette entre l’Etat et le pouvoir : : le caractère provisoire et particulier du premier et l’alternance entre les citoyens dont il fait l’objet s’oppose naturellement au caractère général et continu du second dont les institutions doivent assurer la continuité et observer la neutralité entre les différents acteurs politiques..

Ce qui est valable pour l’autorité politique l’est aussi pour le parti au pouvoir en ce qui concerne l’utilisation des moyens de l’état. Et quand des dizaines de ministres, de secrétaires généraux et de directeurs de grandes institutions de l’Etat s’engagent dans une campagne d’adhésion à un parti , ils éliminent par cet acte toutes les chances de la concurrence, ils bafouent les lois de la République et ils violent les accords conclus entre les différents acteurs des dialogues passés, particulièrement celui de 2011 qui a mis l’accent sur l’incompatibilité entre des fonctions principales de l’Etat et les taches attribuées aux partis et formations politiques.

Car ce comportement envoie tous les signes qui sont de nature à réduire la valeur de la concurrence et limiter les chances recherchées à travers l’acte démocratique qu’il stigmatisent dans une démarche visant à restaurer le sens et l’esprit des valeurs du parti de l’Etat dont notre pays cherche depuis quelques décennies à s’en débarrasser avec ses cauchemars , ses manifestations et ses noms en perpétuel changement.

-L’opposition insiste beaucoup sur l’absence ou sur le peu de cas fait pour les citoyens et le bétail face à une année de sécheresse. Trouvez-vous insuffisants les 41 milliards d’Ouguiya débloqués par l’Etat, en cette période de rareté des ressources, pour faire face aux conséquences de la sécheresse ?

– Un mois après le pic d’été, nous n’avons vu aucune action significative de l’Etat, ce qui signifie que notre richesse animale est menacée et que le montant n’a pas atteint les éleveurs qui achètent aujourd’hui la tonne d’aliment de bétail à 100 000 d’Ouguiya et en plus ils traversent une période de soudure qui dépasse plus de six mois.

Propos recueillis par DL

source : http://cridem.org/C_Info.php?article=709766

source : http://lecalame.info/?q=node/7072

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