Lettre Ouverte de Biram Dah Abeid
Mes chers compatriotes,
J’ai décidé de solliciter vos suffrages, non pas pour conserver un pouvoir pour le quel « j’ai risqué ma vie », ni pour en reconquérir un « qui me revient de naissance » et encore moins parce que je représente « une obédience mondiale qui a le vent en poupe » ou « une ethnie qui attend son tour de gouverner le pays ».
Je me présente à vous comme un candidat forgé par le militantisme de terrain, par la défense des droits des plus démunis, par l’expérience des brimades, des calomnies et
de la diffamation. Je suis, avant tout, un défenseur des droits de l’homme. Je ne représente ni une ethnie, ni une région, ni une tribu et ni même un parti, car le mien, ou celui qui aurait pu me soutenir, a été frappé d’une interdiction administrative inique décidée par l’un de mes rivaux et passée sous silence par tous les autres.
Je brigue vos suffrages pour faire la politique autrement et pour l’ensemble des
Mauritaniens. Je travaillerai à la création de richesses en Mauritanie en favorisant la croissance économique mais aussi je veillerai à sa juste répartition. Je travaillerai au recouvrement de leur dignité par les « damnés de la terre » en Mauritanie sans inquiéter les honnêtes gens mais en faisant appliquer la loi dans toute sa rigueur à l’encontre des auteurs de crimes et notamment du crime d’esclavage.
Je ferai en sorte que le Saint Coran et la Sunna de notre Prophète Mohamed (paix soit sur lui)
soient les seules référence pour notre droit, inscrites dans la Constitution, à l’exclusion des exégèses obscurantistes et autres manuels de jurisprudence qui consacrent les inégalités de naissance, légitiment l’esclavage et ternissent l’image de notre religion, l’Islam.
J’agirai pour réconcilier les Mauritaniens en recherchant un règlement du « passif
humanitaire » dans la dignité et par la concertation, le respect de la mémoire des victimes et la
reconnaissance du préjudice subi par leurs ayant-droits. Que ce soit pour l’esclavage ou par les tueries à caractère racial perpétrées par des dépositaires de la force publique, la réconciliation passe par une reconnaissance explicite de torts causés aux victimes au nom de la Nation en direction des ayant-droits accompagnée par des mesures de réparation morale et matérielles adaptées.
Je ferai de notre pays un exemple de réussite économique en favorisant l’élevage,
l’agriculture, la pêche et les industries extractives par l’introduction de nouvelles technologies
respectueuses de l’environnement, de la santé publique et soucieuse de la biodiversité de notre patrimoine écologique. J’introduirai une réforme agraire qui encourage ceux qui travaillent la terre au détriment des systèmes de rente.
Je commanderai , dès mon accession à la Présidence de la République, un audit exhaustif des
finances publiques auprès d’un cabinet indépendant, de renommée internationale pour que les Mauritaniens mais aussi nos partenaires en développement soient pleinement édifiés sur la situation de nos finances.